Travail des plateformes : pour la reconnaissance d’un statut de salarié
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Les coursiers à vélo qui se déplacent pour apporter votre repas à domicile, à première vue c’est cool et ça n’a que des avantages : rapide et pratique pour le consommateur et bon pour la santé du coursier qui fait du « sport ». Mais cette réalité a une face cachée, plus sombre.
L'économie de plateforme est en pleine expansion (encore plus depuis la situation de Covid-19), il suffit de regarder autour de nous : de plus en plus de coursiers à vélo sillonnent nos villes moyennes et grandes.
Ces travailleurs, les coursiers à vélo mais aussi tous les autres travailleurs des plateformes, sont dans une sorte de « zone grise » au regard de la législation sociale belge. Pour être précis, si l’on se fie au discours de la plupart des plateformes, il s’agit d’indépendants, mais selon la législation belge, il s’agit en réalité de faux-indépendants.
En effet, qui dit « indépendant » dit absence de contrôle hiérarchique, liberté de choisir ses clients, liberté de choisir ses horaires, liberté d’organiser son travail comme on l’entend, etc.
Or ces « coursiers » et, plus largement, ces travailleurs de plateformes, travaillent pour des salaires de misère sous les ordre d’une application sans aucune garantie de salaire, sans protection sociale pour les accidents de la vie, etc.
Il est grand temps que celles et ceux qui travaillent via ces plateformes aient droit à un vrai statut qui leur donne droit à une véritable protection sociale et l’accès à tous les droits sociaux dont ils sont censés bénéficier. En effet, ces travailleurs/travailleuses qui avaient déjà des emplois précaires, ont vu leur situation s’aggraver au cours de la dernière année (crise corona). En effet, par manque de statut reconnu, ils n’ont pas eu accès au chômage temporaire, ils ont été soumis à des conditions de travail sans protection, etc.
Où est la liberté d’organisation du travail et d’organisation du temps de travail lorsque l’on dépend d’une application qui vous dit quand vous travaillez, quel chemin prendre pour aller d’un endroit X à un endroit Y, lorsque l’on ne peut pas refuser une course sous peine d’être sanctionné par l’application, lorsqu’on dépend de politiques potentiellement discriminatoires mises en œuvre par un algorithme déshumanisé, lorsqu’on ne peut pas développer sa propre clientèle, lorsqu’on ne peut pas fixer soi-même ses propres tarifs, lorsqu’on ne peut pas exercer ses droits fondamentaux (tels que le droit de se rassembler et de s’organiser) : la liste est longue !
Aujourd’hui, les jugements des tribunaux du monde entier vont de plus en plus dans ce sens et les travailleurs de plateforme s’organisent pour faire valoir leurs droits légitimes.
Même si les plateformes font miroiter une flexibilité choisie, la statut de salarié offre aujourd’hui beaucoup de flexibilité, dans le cadre d’une protection sociale digne de ce nom
La FGTB revendique aujourd’hui le statut de salarié.e et les droits qui en découlent pour les travailleuses et travailleurs des plateformes.