L’action sociale peut et doit être possible dans le respect des mesures sanitaires
Les 1.500 travailleurs de Swissport et leurs familles vivent des temps difficiles. Après l’annonce soudaine de la faillite, les curateurs ont décidé hier que les travailleurs ne pouvaient pour l’instant pas continuer à exercer leur travail. D’un simple trait de plume, 1.500 travailleurs qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pendant des années, qui ont fait preuve de beaucoup de flexibilité et de dynamisme se retrouvent à la rue, juste après une période de chômage temporaire. A cela vient encore s’ajouter l’annulation, par le Ministre de l’Intérieur, au dernier moment de la réunion du personnel prévue et annoncée pour aujourd’hui.
Après avoir entendu pareille annonce, les travailleurs veulent revoir leurs collègues, exprimer leurs sentiments et exiger des solutions, notamment via une intervention de l’Etat belge. Pour toutes ces raisons, les syndicats avaient prévu aujourd’hui une réunion sur le parking de l’aéroport. Ce parking est assez grand et l’action aurait eu lieu dans le respect des mesures sanitaires (distanciation sociale et masques buccaux).
Lundi, la police aéroportuaire avait initialement fait savoir que l’action pourrait avoir lieu, mais mercredi soir, les permanents syndicaux ont été recontactés et ont appris que l’action (du lendemain!) était interdite et que ceux qui viendraient malgré tout feraient l’objet d’arrestations. La décision aurait été prise par le Ministre de l’Intérieur.
Il est inacceptable qu’une communication aussi drastique et agressive vienne s’ajouter aux terribles nouvelles relatives aux pertes d’emploi. Les travailleurs de Swissport, les syndicats CSC, CGSLB et FGTB et les centrales professionnelles CSC-Puls, CSC-Transcom, CSC Alimentation et Services, CNE et UBT-FGTB, CG-FGTB et Setca-FGTB ne peuvent absolument pas tolérer le cours des choses. Nous ne pouvons pas accepter un recul social et surtout pas sans pouvoir réagir. Le droit à liberté d’expression et d’association est l’un des droits fondamentaux, qui ne peut qu’exceptionnellement faire l’objet de limitations.
Les mêmes travailleurs de Swissport peuvent néanmoins, par centaines ou milliers, prendre les transports publics, aller faire du shopping ou se rendre à la mer. Et sont obligés, sur le lieu de travail, de travailler sans distanciation sociale. Dans ces circonstances, une réunion sur un grand parking du personnel doit également être possible, dans le respect des mêmes mesures sanitaires d’application dans d’autres situations. Le contexte local mérite également d’être pris en compte. L’impact de la faillite de Swissport à Zaventem est grand. Chacun à Zaventem connait quelqu’un qui travaille chez Swissport. Que des limitations soient imposées au niveau central, par le Conseil de sécurité, qui n’a pas de responsabilité politique directe, n’est pas une bonne chose.
Une telle action doit évidemment être organisée dans le respect des mesures sanitaires. Ces derniers mois, les syndicats ont souligné la nécessité de telles mesures et milité pour ces mesures, y compris à des moments où les employeurs souhaitaient faire travailler leur personnel dans des conditions qui n’étaient pas sûres ou lorsque les mesures prises par le gouvernement pour protéger les travailleurs étaient insuffisantes. C’est à notre initiative que le guide générique a vu le jour.
Les travailleurs de Swissport et les syndicats attendent donc, de la Première ministre, un engagement fort qu’ils pourront organiser des futures actions dans le respect des mesures sanitaires, mais aussi l’engagement qu’elle n’abandonne pas les travailleurs de Swissport. La FGTB et la CSC et CGSLB souhaitent témoigner leur entière solidarité à l’égard des membres du personnel de Swissport Belgium. Ensemble, nous suivrons l’évolution de la situation de près, pour défendre ces travailleurs.euses et servir au mieux leurs intérêts.