La FGTB s’insurge contre la contre-attaque libérale/patronale !
Depuis hier, la droite politique et le monde patronal organisent une véritable offensive médiatico-politique. Réduction des cotisations sociales, taxshift bis, diminution d’impôts, nouvelle vague de flexibilisation du travail, facilitation des licenciements, guéguerres politiciennes … Cette attaque coordonnée contre les droits des travailleurs est inacceptable à l’heure où de nombreux ménages souffrent des conséquences socio-économiques de la crise du coronavirus. La FGTB appelle le monde patronal et la droite politique à la retenue, au respect et à faire preuve de bon sens. La FGTB propose d’en finir définitivement avec ces vieilles recettes du passé qui ont montré toute leur inefficacité et leur dangerosité pour nos systèmes de solidarité et de protection qui sont les seuls à nous permettre d’absorber les chocs externes, à savoir la sécurité sociale et nos services publics.
C’est avec étonnement que la FGTB a pris connaissance des propositions de relances émises consécutivement par le monde patronal (UCM et Voka) et une partie de la droite politique (MR). Ces propositions passéistes et désuètes sont inacceptables à l’heure où le personnel soignant demeure plus que jamais mobilisé pour éradiquer le COVID -19 et alors que de nombreux travailleurs se donnent corps et âmes pour redémarrer la production dans de nombreux secteurs.
Pire, la FGTB note qu’aucune solution structurelle aux problèmes économiques et sociaux n’est envisagée. Pas une ligne sur le refinancement urgent de notre sécurité sociale, alors que les mêmes choix politiques irrationnels et inefficaces que ceux qui sont proposés aujourd’hui ont détricoté et définancé notre système de protection sociale avec les conséquences désastreuses que nous connaissons sur nos soins de santé.
Pour Robert Vertenueil, président de la FGTB, « ces positions et expressions ne sont pas de nature à apaiser notre société en proie à une crise sans précédent. Il est ahurissant de constater que, après 3 mois de gestion d’une crise sanitaire comme jamais éprouvée auparavant et, faut-il le rappeler, toujours d’actualité, la droite et le monde patronal ont décidé de tourner le dos au changement et au progrès et reviennent à la charge avec des solutions inefficaces, passéistes et dangereuses ».
Tournez le dos au vieux monde !
La FGTB considère qu’il est temps de tourner le dos au vieux monde. À cet égard, la FGTB propose de changer radicalement de cap. La FGTB plaide pour une redéfinition en profondeur du monde du travail et de la fiscalité. Elle propose que le licenciement soit le dernier recours envisagés et que l’on privilégie la prépension ou encore la réduction collective du temps de travail et ce surtout en période de crise sanitaire et économique que nous connaissons. À l’instar de l’Espagne et d’autre pays, il conviendra de protéger nos travailleurs qui ne peuvent être les victimes collatérales d’une faillite collective. Pour l’avenir, la FGTB plaide pour qu’on tire les leçons de cette crise et qu’on définisse collectivement un monde du travail socialement plus juste, inclusif et prospère. Cela passera par une révision de notre rapport au temps de travail (via un effort supplémentaire pour la conciliation vie privée/vie professionnelle et la mise en place d’une réduction collective du temps de travail).
Enfin, plutôt que de raser gratis comme le proposent le MR et une partie du monde patronal, la FGTB souhaite que l’on mette à contribution des acteurs qui aujourd’hui ne contribuent pas ou très peu à notre prospérité économique ou sociale. À cet égard, la FGTB plaide pour l’instauration d’une taxe GAFAM et d’une taxe kérosène sans attendre. À l’instar de nombreux pays (par exemple proposition de loi en Argentine) ou comme l’ont fait l’Allemagne et le Japon au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la FGTB plaide pour l’instauration d’une taxe sur les grosses fortunes. Enfin, plutôt que de jeter l’argent public par les fenêtres et de signer des chèques en blanc à destination d’entreprises, la FGTB souhaite que les aides, soutiens et autres formes d’interventions publiques soient conditionnés à la réalisation d’objectifs sociaux, environnementaux éthiques et politiques.
Le rôle et la fonction politique ne sont pas d’opposer les gens ou d’envenimer les relations et le dialogue entre les différentes composantes de la société. Au contraire, le politique doit mettre en place les conditions d’un dialogue apaisé et constructif pour l’avenir. Pour Robert Vertenueil « Les shows médiatiques successifs du Président du MR ne sont pas de nature à apaiser les tensions qui existent dans notre société. Monsieur Bouchez devrait certainement se retenir et apprendre à dialoguer avec l’ensemble des composantes de la société. Il gagnerait à ne plus être le pantin du patronat ou le valet du capitalisme ».