L’ accord budgétaire : aucune perspective pour les gens
Le gouvernement De Wever décroche son accord budgétaire mais une fois de plus , ce sont les mêmes qui passent à la caisse : celles et ceux qui vont travailler chaque jour, et les malades.
Pendant dix mois, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, jusqu’aux trois jours de grève d’aujourd’hui, demain et après-demain. Ce n’est que maintenant que le gouvernement bouge. Pas par prise de conscience sociale. Le résultat, c’est un plan d’assainissement de plusieurs milliards, pas un projet de société pour l’avenir.
Les marottes de Bart De Wever restent la base de l’accord budgétaire. Les économies restent à charge du monde du travail, la flexibilité reste à sens unique, les contrats précaires restent la norme. D’après les informations dont nous disposons, la grande promesse électorale « plus de net dans votre portefeuille » n’est que partiellement tenue et reportée à la prochaine législature.
Le pouvoir d’achat est attaqué alors que les factures continuent d’augmenter. Le gouvernement brandit le maintien de l’indexation automatique, mais en réalité, pour la première fois, il en modifie le mécanisme, en le plafonnant pour les salaires plus élevés. La porte est désormais ouverte pour un démantèlement. Dans le même temps, l’électricité devient un peu moins chère mais le gaz naturel plus cher, ce qui touche surtout les locataires de logements mal isolés. L’augmentation de la taxe sur les comptes-titres ne change pas grand-chose tant que les revenus du capital et la fraude fiscale restent structurellement épargnés.
Thierry Bodson, président de la FGTB : « Cet accord présente la facture à celles et ceux qui travaillent, tandis que les grandes fortunes s’en sortent une fois de plus à bon compte. »
La norme de croissance dans les soins de santé est limitée. Sous couvert de lutter contre les « abus du système », les malades de longue durée sont soumis à une pression supplémentaire pour retourner sur un marché du travail qui, lui, n’est pas rendu plus sain de ce point de vue. Au contraire. Le soi-disant « dossier en suspens » – la poursuite de la flexibilisation du marché du travail, qui s’accompagne d’un démantèlement des droits des travailleurs et travailleuses – serait désormais également bouclé. Reste à savoir si le gouvernement a ignoré l’avis extrêmement critique du Conseil d’État. Le fil rouge, c’est que le gouvernement Arizona promeut les heures supplémentaires et le travail de nuit, sans concertation sociale et sans tenir compte des risques pour la santé. Les travailleurs et travailleuses devront se contorsionner plus que jamais.
Il est désormais clair aussi que le « malus Jambon » sera introduit, une double peine pour celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie. Quiconque arrête plus tôt de travailler sans remplir des conditions de carrière particulièrement strictes perdra une part importante de sa pension. Cela touche précisément les personnes exerçant les métiers les plus pénibles et les travailleurs à temps partiel – souvent des femmes – qui ont combiné leur carrière avec des tâches familiales qui incombent encore trop souvent uniquement aux femmes. Elles sont sanctionnées par une pension plus basse.
Le message budgétaire du gouvernement De Wever est dur : travailler plus longtemps et plus dur pour moins de sécurité en matière de pension, de santé et de pouvoir d’achat. Pour la FGTB, cet accord n’est pas un point final, mais la confirmation que la pression sur ce gouvernement doit être maintenue. Les personnes qui font tourner l’économie de ce pays ont droit au respect, pas à un budget qui leur présente une fois de plus la facture.