La FGTB pointe du doigt une reprise progressive mais inquiétante
A peine 24h après la mise en œuvre du déconfinement progressif et la reprise partielle des activités économiques, la FGTB doit déjà constater que certains employeurs ne prennent pas les mesures qui s’imposent pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs. Pire, certains profitent de la situation pour s’attaquer frontalement aux droits des travailleurs. Dans certains secteurs, la concertation doit se poursuivre. La FGTB plaide pour que toutes et tous mettent leur énergie à une reprise sécurisante des activités économiques et garantissant les mesures de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs
Depuis ce 4 mai, de nombreux travailleurs ont été amenés à reprendre partiellement leur activité professionnelle. Grâce à la concertation sociale, cette reprise partielle a pu se faire de manière ordonnée et sécurisante. Toutefois, à peine 24h après la mise en œuvre du déconfinement progressif et de la reprise partielle des activités, la FGTB doit déjà constater que certains employeurs ne jouent pas le jeu.
En effet, si dans plusieurs secteurs des conventions et protocoles de reprises ont pu être négociés et implémentés, force est de constater que certains employeurs campent sur des positions idéologiques et dangereuses. Ainsi, plusieurs fédérations patronales refusent de conférer un caractère contraignant aux mesures négociées qui garantissent la sécurité et la santé des travailleurs. Cette attitude ne permettant pas de conclure des protocoles ou des programmes de reprises.
Pire, la FGTB doit constater que certains employeurs usent et abusent des mécanismes de chômage temporaire ou d’astuces légistiques pour s’en prendre frontalement aux droits des travailleurs.
La FGTB doit ainsi constater que certains employeurs utilisent le chômage temporaire pour éviter de remplir leurs obligations en matière de préavis et pour se débarrasser de travailleurs à moindre cout. Nous constatons également une dérive scandaleuse consistant à mettre les travailleurs en chômage temporaires pour éviter de payer le salaire garanti durant la période de maladie. Enfin, certains employeurs détournent même les prescrits légaux, les obligeant à garantir la sécurité des travailleurs, en mettant sous pression de manière individuelle les travailleurs et exigeant qu’ils signent une déclaration de reprise au travail qui désengage l’employeur en cas de maladie ou de problème de santé lié au manque de mesures de sécurité.
Ces abus sont inadmissibles tant ils mettent la santé des travailleurs en péril et bafouent les droits des travailleurs.
La FGTB relaiera ces situations au sein du Groupe des 10 et exigera qu’il y soit immédiatement mis un terme.
Enfin, la FGTB rappelle que le code du bien-être prévoit explicitement qu’un travailleur peut quitter son poste de travail en cas de « danger inévitable, grave et imminent ». La FGTB souhaite que ce droit soit rendu concret afin de permettre aux travailleurs, en ultime recours et après avoir épuisé les chemins classiques de concertation, de se prémunir en cas de menace imminente pour leur santé ou sécurité.
Aucun travailleur ne doit mettre sa santé en péril. Les discussions doivent maintenant se poursuivre au sein des secteurs et des entreprises afin de garantir une reprise de l’activité qui garantisse la santé et la sécurité des travailleurs. Sans ce préalable essentiel, les travailleurs ne doivent pas reprendre leurs activités.