Crise énergétique : sans justice fiscale, les ménages resteront perdants

Vendredi, de nouvelles mesures temporaires de soutien aux ménages ont été décidées au kern. En bref : 61€ de réduction par ménage sur la facture d’électricité, 135€ sur le gaz. Et ce, pendant deux mois seulement, en novembre et décembre. Une TVA à 6% certes prolongée jusqu’au printemps prochain, mais pas de manière pérenne. Pas d’extension du tarif social à plus de familles, rien sur le blocage des prix, rien sur d’éventuelles nouvelles recettes fiscales.

Le premier élément qui saute aux yeux, c’est la très courte durée de ces mesures. Novembre et décembre 2022. Et après ? Quid du gros de l’hiver ? À l’heure où de nombreuses familles ont vu leur acompte énergétique mensuel doubler, voire tripler, l’aide accordée semble insignifiante mais aussi beaucoup trop limitée dans le temps. 

Tant que l’on ne décidera pas de générer de nouvelles recettes fiscales, le gouvernement sera coincé budgétairement, et il ne pourra prendre que des mesures à court terme, comme celles-là. C’est en taxant les surprofits des entreprises, notamment énergétiques, que l’on pourra dégager des moyens suffisants et mettre en œuvre un plan de soutien efficace et pérenne. Sans contribution plus importante du capital, nous n’en sortirons pas. C’est une question de justice fiscale. La crise actuelle exige ce courage politique.

Pour réduire les prix de l’énergie, la FGTB revendique aussi d’autres mesures urgentes :

  • L’octroi automatique du tarif social à celles et ceux qui y ont droit, ainsi que son caractère définitif et son extension aux publics à faibles revenus.
  • Le plafonnement européen des prix du gaz à un niveau abordable. Et le découplage temporaire des prix de l’électricité de celui du marché du gaz européen, devenu irrationnel.
  • La pérennisation de la TVA à 6 % sur le gaz et l’électricité. 
  • L’obligation, pour les fournisseurs d’énergie, de proposer un contrat fixe pour l’électricité et le gaz, à un prix réglementé.
  • Une reprise en main du secteur de l'énergie par les pouvoirs publics, avec une régulation des prix. La libéralisation du marché de l'énergie est un échec total.

En plus de ces mesures ayant un impact direct sur la facture énergétique, le pouvoir d’achat doit être amélioré grâce à des augmentations salariales significatives, et ce sans toucher à l’indexation automatique. Nous continuons à revendiquer la modification de la loi sur la norme salariale (loi de 96), qui empêche toute augmentation des salaires.

Face à l’hiver qui arrive et aux factures énergétiques qui crèvent les plafonds, nous attendons une réponse politique structurelle qui n’a que trop tardé. La justice fiscale en est la clé. C’est ce que nous réclamerons dans la rue ce 21 septembre à Bruxelles, action qui sera suivie d’une grève générale interprofessionnelle le 9 novembre.