Egalité salariale \\ Action ce 18 juin à Bruxelles
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La Confédération européenne des syndicats (CES), les syndicats belges et un certain nombre de député.e.s demandent plus de transparence et d'égalité salariales pour les travailleurs et travailleuses en Europe. C’est pourquoi nous nous mobilisons ce vendredi 18 juin à Bruxelles, de 12h30 à 13h30 pour un flash mob place du Luxembourg.
Faudra-t-il encore 84 ans pour parvenir à l'égalité salariale ?
La Confédération européenne des syndicats (CES), les syndicats belges et un certain nombre de député.e.s demandent plus de transparence et d'égalité salariales pour les travailleurs et travailleuses en Europe.
Le droit à un salaire égal pour un même travail est un principe fondamental de l'Union européenne depuis le traité de Rome de 1957. Toutefois, malgré un cadre juridique complet, le principe de l'égalité de rémunération n’est pas respecté. Selon les derniers chiffres, l'écart de rémunération entre hommes et femmes stagne à 14,1% dans l'UE et à 23,1% en Belgique.
« Sur papier, les femmes sont supposées être égales aux hommes ; mais dans la réalité, c'est une autre histoire, » déclare Miranda Ulens, secrétaire générale de la FGTB. « En 2020, les femmes auraient dû travailler 3 mois de plus que les hommes pour parvenir à gagner autant qu’eux en un an. Du jamais vu ! Selon les recherches de la CES, au rythme actuel, l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes en Europe ne disparaîtra pas avant 2104 ! »
Transparence salariale en Europe
Par manque de transparence salariale, les travailleurs et les travailleuses ne savent pas si leur rémunération respecte le principe du droit à l’égalité de rémunération. De leur côté, les employeurs ne vérifient pas systématiquement les fiches de paie ni les systèmes de rémunération. En outre, les classifications de fonction ne prennent pas toujours en compte les compétences de chacun.e. Le manque de transparence salariale crée une zone d’ombre qui favorise le maintien de l'écart salarial entre les hommes et les femmes.
Le 1er décembre 2019, Ursula von der Leyen prenait ses fonctions de Présidente de la Commission européenne. Ce jour-là, elle s’est engagée à mettre en place des mesures contraignantes sur la transparence des salaires « dans les 100 premiers jours de [son] mandat ». 460 jours plus tard, le 4 mars 2021, la Commission européenne a enfin publié sa proposition de directive sur la transparence des rémunérations en vue de lutter contre l'écart salarial entre hommes et femmes.
Proposition de directive : instruments de contrôle insuffisants
Commentant la proposition, Esther Lynch, secrétaire générale adjointe de la CES, déclare: « Une directive sur la transparence des salaires est nécessaire de toute urgence et pourrait accélérer les progrès vers l'égalité salariale. La directive contient de bons principes mais manque d’outils pour la mettre en pratique. La directive permettra de faire la lumière sur les inégalités salariales. Mais elle restreint la liberté des femmes et des syndicats de se battre pour un salaire égal.(…) La CES fera pression pour permettre l'amélioration de la directive par le Parlement européen ».
En effet, la proposition de directive de la Commission européenne aurait pour conséquences de :
- limiter les audits et les plans d'action aux organisations de plus de 250 salariés ;
- permettre aux employeurs de décider quels emplois sont comparables en termes de salaire égal pour un travail équivalent ;
- mettre à mal la position des syndicats. La directive fait référence aux « représentants des salariés » plutôt qu'aux syndicats, ce qui pourrait ouvrir la porte à de faux syndicats créés par les employeurs, voire à des « représentants des salariés » élus par les employeurs.
Action pour un salaire égal !
La CES travaille d'arrache-pied pour faire en sorte que cette directive devienne un instrument efficace. Les rapporteurs du Parlement européen préparent actuellement leur rapport, qui devrait être prêt d'ici l'été. C'est donc maintenant qu’il faut réagir.
Vendredi 18 juin, les syndicats belges et de toute l'Europe, revendiquerons :
- le droit de négocier pour mettre fin à la dévaluation des femmes sur le lieu de travail ;
- le droit d'être représenté.e.s par nos syndicats dans la lutte pour l'égalité salariale ;
- l’amendement par le Parlement européen de la directive sur la transparence des rémunérations pour les hommes et les femmes afin que les salarié.e.s décident de qui les représente.
Nous appelons les législateurs européens à nous soutenir dans notre combat pour l'égalité des salaires et pour le droit de nous organiser. Il est temps de combler l'écart salarial ensemble.
Le vendredi 18 juin, entre 12h30 et 13h30, les syndicats belges et européens et les rapporteurs du Parlement européen se mobiliseront sur la place du Luxembourg à Bruxelles. Découvrez en cliquant ici notre appel et les mouvements de notre flash mob.