Solidarité // Condamnation d'un délégué FGTB. Encore une…
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6 mois de prison avec sursis pour avoir participé à un piquet de grève devant la prison de Lantin (Liège)… Cette première phrase rappelle malheureusement de récents communiqués. L’action syndicale est bel et bien criminalisée, à répétition. Et à travers elle, les actions de contestation sociale et les contre-pouvoirs.
Les faits ? Une grève, qui a duré d’avril à juin 2016 contre la rationalisation dans le personnel pénitentiaire, s’est accompagnée comme cela se fait régulièrement, de piquets, de braseros et de feux de palettes.
La justice condamne aujourd’hui un de nos délégués pour avoir produit ou détenu des déchets (du bois) sans en avoir assuré la gestion et pour y avoir mis le feu qui aurait dégradé la chaussée.
C’est encore une fois sur facebook que la présence du délégué FGTB a été repérée… mais les images ne montrent pas qu’il ait allumé ni alimenté ce feu !
La condamnation intervient dans un contexte particulièrement inquiétant pour les contre-pouvoirs. Rappelons qu’en 2020, Bruno Verlaeckt, Président de la FGBT d’Anvers, a été condamné pour entrave méchante à la circulation un jour de grève. Thierry Bodson, Président de la FGTB, ainsi que 16 autres camarades, ont également été condamnés à des peines de prison avec sursis pour le même motif!
Cette nouvelle condamnation du Tribunal de Liège porte, de toute évidence, les stigmates de la condamnation des 17 du Pont de Cheratte, à savoir :
- L’identification se fonde à nouveau sur le visionnage de pages Facebook.
- Le juge reconnaît une participation par la simple présence du délégué sur les lieux, tout en disant qu’il n’y a pas de preuve établissant que ce dernier ait lui-même bouté le feu.
- Les droits fondamentaux et le droit à l'action collective sont complètement ignorés.
- Une peine de prison (avec sursis) est infligée avec des conséquences potentiellement graves sur l’emploi du délégué.
Par ailleurs, il est condamné à indemniser les parties civiles (plusieurs milliers d’euros).
Cette condamnation est d'autant plus surprenante que le parquet n’a pas considéré les faits établis, et demandait la relaxe.
La FGTB assure au délégué concerné son soutien plein et entier. Et ne restera pas sans réagir face à ces attaques répétées. Le droit de grève et les libertés syndicales seront au cœur de nos interpellations politiques dans les prochains mois. Les stratégies de stigmatisation, menées depuis des années par la droite et le patronat, ont des conséquences dangereuses pour la démocratie. Celle-ci entraînera inéluctablement un durcissement des conflits sociaux…