La Belgique ratifie la Convention 190 de l’OIT pour en finir avec la violence et le harcèlement au travail
Nous y sommes enfin, après 4 ans de débats ! Le 13 juin, le ministre fédéral du Travail Pierre-Yves Dermagne a présenté la ratification belge de la Convention 190 sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail au Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT). La ratification a été remise dans le cadre de la 111e session de la Conférence international du Travail à Genève.
C’est au cours de la Conférence internationale du Travail de 2019, marquant la célébration de son centenaire, que l’OIT avait adopté la Convention 190 et la Recommandation 206. Cette adoption est le résultat d’une longue bataille menée par le mouvement syndical mondial, et en particulier par les femmes syndicalistes. La Convention 190 reconnaît le droit de toute personne à un environnement de travail exempt de toute violence ou de harcèlement, avec un accent particulier sur la violence et le harcèlement à caractère sexiste. Comme point de départ, la Convention stipule que chaque État membre doit adopter une approche inclusive pour prévenir et éliminer la violence et le harcèlement sur le lieu de travail.
Les trois syndicats belges FGTB, CSC et CGSLB, par l’intermédiaire de la Confédération syndicale internationale, ont largement contribué à la création de cette Convention.
Ils ont insisté dès le départ sur une ratification rapide et se réjouissent que cette étape ait finalement été franchie, avec désormais l’accord de tous les gouvernements de notre pays. Cette ratification est un premier pas important, d’autant plus qu’une enquête de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a montré que 9% des femmes et 4% des hommes belges ont déjà été victimes de violence et de harcèlement, et que les jeunes travailleurs – hommes et femmes - semblent être les plus vulnérables. La ratification est également un élément important du plan d’action national visant à améliorer le bien-être des travailleurs dans l’exécution de leur travail durant la période 2022-2027.
En Belgique, il est essentiel d’œuvrer à une meilleur protection des travailleurs vulnérables. Cela concerne principalement les travailleurs issus de l’immigration, et en particulier les femmes. La violence domestique, et son impact sur le travail, devrait également faire l’objet d’une attention accrue dans l’analyse des risques.
Plus d’informations sur le site de l’Organisation internationale du Travail.