Il est urgent de relever les salaires et les allocations sociales !
Mardi, le comité fédéral de la FGTB s’est prononcée sur le projet d’accord interprofessionnel. Ce projet comprenait plusieurs points positifs comme quelques améliorations pour les régimes de fin de carrière tels que les RCC et les emplois de fin de carrière. Ou encore l’amélioration des allocations (minimums) sociales via l’enveloppe bien-être (même si ceci ne fait pas partie d’un AIP).
Les instances de la FGTB n’ont toutefois pas approuvé le projet d’AIP, principalement en raison de mesures largement insuffisantes en matière de pouvoir d’achat. Tant la marge salariale pour les négociations au niveau du secteur et de l’entreprise que l’augmentation du salaire minimum sont beaucoup trop limitées :
- Même si la marge salariale proposée a pu être portée de 0,8% à 1,1% à la suite de notre action de grève, cela demeure largement insuffisant à la lumière de la productivité et des bénéfices qu’enregistrent aujourd’hui les entreprises.
- Le petit extra accordé aux plus bas salaires, les salaires minimums, est tout simplement indécent. Une augmentation de 10 centimes pour un salaire horaire de 9,65 euros, cela ne représente rien.
Il n’y aura donc pas d’accord interprofessionnel pour 2019-2020 attendu que toutes les organisations doivent être d’accord. Le gouvernement essaie toutefois maintenant de mettre en œuvre les mesures du projet d’AIP rejeté. Il veut imposer la marge salariale de 1,1% par arrêté royal. Il veut en outre mettre en œuvre les autres mesures à condition que la FGTB signe également tous les projets de CCT, dont la CCT sur le salaire minimum. En tant que FGTB, nous voulons en effet que les points positifs pour les travailleurs soient mis en œuvre, mais il est évident que nous ne soutiendrons pas aujourd’hui une mise en œuvre intégrale du projet d’AIP rejeté… sous une autre forme.
- Pour être clair : si la CCT sur le salaire minimum est maintenue telle quelle, nous ne pouvons pas y souscrire.
- Et il est inacceptable que le gouvernement compromette l’amélioration des allocations sociales en partant du principe que c’est « accord sur tout ou rien ».
Dans des circonstances difficiles, chacun doit prendre ses responsabilités, ce dans l’intérêt des travailleurs – actifs ou non. La FGTB demande donc :
- que les interlocuteurs sociaux concluent les CCT sur lesquelles il y a un consensus – comme les CCT sur les emplois de fin de carrière/RCC – et poursuivent sans tarder la concertation pour une amélioration substantielle du salaire minimum à court terme ;
- que le gouvernement mette intégralement en œuvre l’avis des interlocuteurs sociaux sur la concrétisation de l’enveloppe bien-être ;
- que la concertation sectorielle qui démarre prochainement, mise sur une amélioration des plus bas salaires.
Dans les mois et les semaines à venir, la FGTB continuera à mobiliser en faveur d’une augmentation du pouvoir d’achat avec, en particulier, le « fight for fourteen ».