Plafonner l’index : le piège à éviter
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L'indexation automatique des salaires et des allocations constitue une première protection contre la perte de pouvoir d'achat. Plafonner l’index est une mauvaise idée.
L’idée peut sembler louable à première vue. Mais si l’objectif est d’augmenter les recettes de l’État tout en n’augmentant pas les plus hauts revenus, il existe un levier très efficace qui s’appelle la fiscalité. L’impôt, qui est l’outil de contribution et de redistribution par excellence est malheureusement devenu tabou sous la coalition Arizona. Mais des tabous doivent être levés en temps de crise. Et le monde du travail paie déjà un lourd tribut à l’effort budgétaire.
Au-delà de cette considération d’ordre politique, la FGTB souligne quelques aspects factuels :
- Sur le plan budgétaire : l’opération est inefficace parce que cela va diminuer les recettes fiscales et para fiscales (sources BNB et Cour des comptes).
- Sur le plan de l’équité : l’opération est inefficace parce que là où l’on n’applique pas l’index, l’argent servira à gonfler les dividendes. Comme à chaque fois que l’on fait des cadeaux inconditionnels aux entreprises (ex : le tax shift).
- Sur le plan institutionnel : l’opération est contre-productive. L’indexation dans le secteur privé est prévue dans les conventions collectives sectorielles. Il s’agirait d’une intrusion supplémentaire du politique dans une matière qui revient à la concertation sociale.
En cette période de grande insécurité, où les travailleurs et travailleuses voient leurs droits, leurs conditions de travail, leurs conditions de pension, complètement revues sans transition et sans concertation, modifier l’indexation automatique des salaires est une provocation inutile.