Journée internationale de lutte pour les droits des femmes
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Journée internationale de lutte pour les droits des femmes
Le 8 mars est la journée internationale de lutte pour les Droits des femmes. Derrière les statistiques de plafond de verre, de violences conjugales, de féminicides, d’écart salarial, il y a des inégalités de genre, bien ancrées dans la société. Il faut les combattre jour après jour dans la sphère privée, à l’école, dans le cadre professionnel.
2024 est une année d’élections politiques et d’élections sociales. Au sein des entreprises aussi, nous avons besoin de présence féminine dans les délégations syndicales, afin de mieux refléter le monde du travail, tel qu’il est réellement. La voix des femmes compte. La voix des femmes porte ! Retrouvez ici nos revendications pour faire avancer l’égalité partout :
Dépénalisation de l’avortement
Des centaines de femmes se rendent encore aux Pays-Bas pour avorter en toute sécurité car le délai légal en Belgique est limité à 12 semaines de grossesse.
La FGTB veut :
- Une dépénalisation complète de l'IVG (interruption volontaire de grossesse).
- Une extension du droit à l'avortement à 20 semaines
- Une abolition du délai de réflexion de 6 jours, inutile et infantilisant.
- L’inscription de ce droit dans la constitution.
Salaire et temps de travail
L’écart salarial entre les femmes et les hommes est encore de 21%.
La FGTB veut :
- Le respect de la loi sur l’écart salarial de 2012. Et des sanctions en cas de non-respect de celle-ci.
- Une transposition en droit belge de la Directive européenne sur la transparence salariale, qui tienne compte de la réalité du marché du travail et des discriminations qui en découlent.
- La limite des heures supplémentaires et mise en œuvre de la réduction collective du temps de travail à 32h/semaine, avec maintien du salaire et embauche compensatoire. Les travailleurs à temps partiel (principalement des femmes) doivent directement profiter de ce partage plus équitable du travail disponible.
- Le paiement, en sursalaire, de toutes les heures supplémentaires prestées. Elles doivent aussi donner droit à un repos compensatoire et être soumises aux impôts et cotisations sociales.
- Relèvement du nombre de jours de congé légaux à 5 semaines de congés payés.
- Une amélioration des régimes de congés : simplification du crédit-temps et accès plus large à ce régime aussi en dehors des régimes ‘soins’ et ‘formation’. Nous visons ici, une condition d’ancienneté plus souple (comme pour le congé parental) ; de meilleures indemnités : indemnité forfaitaire qui atteigne au moins le seuil de pauvreté.
Parentalité et droits du travail
La FGTB veut :
- Elargissement du congé de naissance (pour les pères et coparents) pour l'aligner sur le congé de maternité, c'est-à-dire 15 semaines, dont une partie doit être prise obligatoirement.
- Le paiement du congé de maternité à 100% du salaire. Devenir mère est aujourd’hui pénalisant financièrement.
- Le congé parental sous forme d’1/10ème temps doit devenir un droit (plutôt qu’une faveur comme actuellement).
Pensions
L'écart de pension entre les hommes et les femmes atteint 31% en Belgique, rapporte le Bureau fédéral du Plan sur la base des données de 2017. Sans le mécanisme de périodes assimilées, il atteindrait 43% (Source : Bureau fédéral du Plan, février 2024).
La réforme des pensions doit donc impérativement tenir compte des situations de travail, de carrière et de salaire des femmes, en assimilant certaines périodes à du travail effectif pour le calcul de la pension.
La FGTB veut :
- Que les périodes de congés parentaux, de temps partiel avec complément chômage, de congés thématiques, de maladie continuent à être assimilées pour le calcul de l’accès à la pension minimum. Comme c’est le cas aujourd’hui.
- Une pension légale après 40 ans de travail, avec un montant de la pension calculé sur des 1/40ème et non des 1/45ème.
- Un accès plus souple à une pension anticipée en cas de travail pénible.
- Le maintien de l’âge légal de la retraite à 65 ans.
- La suppression des discriminations entre les travailleuses à temps partiel avec AGR (complément chômage) et les travailleuses à temps partiel qui n’en bénéficient pas.
Individualisation des droits sociaux
Chaque personne doit être traitée indépendamment de sa situation de couple ou de ménage. Nous devons sortir de cette vision archaïque de « la famille ». Appliquer l’individualisation des droits est une des pistes pour lutter contre la précarité et c’est aussi reconnaître l’évolution de la société.
La FGTB veut :
- Supprimer le statut cohabitant, dont une majorité de femmes subit les conséquences financières.
- Relever les allocations sociales à minimum 10% au-dessus du seuil de pauvreté
Services publics et société inclusive
Les services publics ont besoin d'être revalorisés en Belgique et en Europe. Le gouvernement doit remettre certains secteurs stratégiques comme l’énergie, les télécommunications, les transports, le logement au service de l’intérêt général. Les femmes, davantage fragilisées par le risque de pauvreté, sont en grande partie protégée par des services publics de qualité (transports, administration, enseignement, logement, …).
La FGTB veut :
- Un secteur public de l’énergie.
- L’élargissement permanent du tarif social aux bénéficiaires de l’intervention majorée (du statut BIM).
- L’accès pour chaque citoyen.ne à un réseau internet rapide et de qualité ainsi que le maintien d’une présence physique derrière les guichets de services publics pour contrer la fracture numérique.
- Des places d’accueil pour les enfants qui répondent à la demande de la population.
- Lutte contre les inégalités et les discriminations qu’elles soient liées à l’âge, à la nationalité, au handicap, au genre ou au sexe…
- Développement de l’intersectionnalité et l’application du gendermainstreaming dans l’ensemble des politiques publiques.
- Il convient d’agir contre le sexisme en maintenant une répartition des genres par quotas au sein des institutions, de la politique, du syndicat…
- Une politique migratoire juste et solidaire. L’Etat doit respecter scrupuleusement ses obligations en matière d’accueil des demandeurs d’asile, quel que soit leur pays d'origine. La politique de migration et d’asile doit respecter les conventions internationales sur les droits humains et du travail et les principes généraux du droit. La Belgique doit jouer un rôle de précurseur à cet égard. Il faut faciliter l’accès aux canaux d’immigration légaux.
Violence faite aux femmes
La Belgique a signé et ratifié la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Cette convention établit des normes contraignantes visant spécifiquement à prévenir les violences fondées sur le genre, à protéger les victimes de violences et à sanctionner les auteurs.
La Belgique a également ratifié la Convention 190 de l’OIT, le premier traité international à reconnaître le droit de chacun à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement, y compris de violence et de harcèlement fondés sur le genre.
La Belgique est aussi dotée d’une loi Stop Féminicide depuis 2023 !
Malgré l’arsenal juridique et légal, des femmes continuent de perdre la vie sous les coups.
La FGTB veut :
- Un renforcement du cadre législatif et la mise en place de sanctions.
- Le renforcement des moyens humains et financiers pour lutter contre la violence.
- Une meilleure prise en charge par la police et par la justice, de la violence faite aux femmes. Aujourd’hui, seuls 35% des plaintes mènent à une condamnation. C’est intolérable.
Lutte contre l’extrême droite
Les partis d’extrême droite ont, de tout temps, œuvré contre l’émancipation des femmes. Les modèles familiaux traditionnels, avec des rôles dévolus aux hommes et aux femmes sont au cœur de leur projet de société. Le droit à l’avortement n’y a pas sa place. L’égalité entre les genres non plus. Toute les revendications qui précèdent sont aux antipodes de ces partis qui surfent sur les peurs, alimente le repli sur soi et la haine de l’autre.
Aux élections de juin 2024, faisons barrage à l’extrême droite.
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