Budget // Les entreprises peuvent dire « merci la Vivaldi ! »
Déséquilibrées. À l’analyse des mesures budgétaires annoncées hier, c’est ce qui saute aux yeux. On constate des avancées sociales, mais la droite et les employeurs décrochent des victoires idéologiques importantes. Tout à l’honneur d’un modèle libéral qui n’est pas le nôtre.
Certes, les mesures de soutien ont été prolongées pour alléger la facture d’énergie des ménages jusqu’au mois de mars : 1000€ de moins à payer, reconnaissons que cela soulage. Mais malheureusement, aucun plafonnement des prix de l’énergie n’est décidé par le gouvernement. Certes, grâce à notre action syndicale, l’indexation automatique des salaires est préservée. On évite le pire. Certes, la mise à contribution des banques, des surprofits, du capital sont enfin enclenchées. Ce n’est pas rien ! Mais c’est insuffisant. Car le contexte a radicalement changé depuis l’emballement des prix et la guerre en Ukraine.
Le soutien aux entreprises, parfois aveugle, est autrement plus conséquent. Et à charge de la sécurité sociale !
Toutes les entreprises vont profiter, de manière linéaire, de 7% d’exonération de cotisations patronales pour le premier semestre 2023, à raison de 1 milliard d’euros. À cette mesure s’ajoute le report de cotisations sociales qui leur est déjà accordé pour la deuxième moitié de 2023. Ces deux mesures cumulées vont peser des milliards dans la trésorerie de la sécurité sociale. Nous demandions du ciblage dans les aides publiques octroyées aux entreprises. Au lieu de cela, Engie pourra, au même titre que la PME en difficultés, profiter d’une aide dont elle n’a absolument pas besoin.
Aux cadeaux ONSS, s’ajoute encore ce qui, normalement, doit être négocié par les organisations syndicales : les flexi-jobs étendus à plusieurs secteurs, l’élargissement du nombre d’heures de « travail étudiant » et la réduction de l’accès à des crédits-temps sont des coups portés à la concertation sociale, en défaveur des travailleurs. Le « chômage temporaire énergie » sera, en plus, très facile d’accès pour les employeurs. Le « plan bazooka » arrose donc surtout les entreprises. Par ailleurs, la promesse faite aux agents de la fonction publique d’améliorer leurs conditions de travail ne sera tenue que partiellement.
Une grande absente au tableau : la réforme structurelle de la fiscalité. Rendez-vous est pris pour le mois de décembre, apparemment... Mais c’est aujourd’hui que l’outil fiscal aurait dû intervenir pour augmenter les recettes de manière structurelle.
La FGTB réitère sa demande d’une réforme fiscale au service de la redistribution des richesses. Des quotités exemptées d’impôts, oui ! Mais ciblées sur « celles et ceux qui en ont vraiment besoin ». Un rétablissement des taux d’imposition sur les tranches supérieures de revenus ou une globalisation des revenus ne feront de mal à personne.
Ces principes seront-ils défendus au sein de la Vivaldi ? Aujourd’hui, un sentiment d’abandon gagne les travailleurs et travailleuses. Une perte de confiance aussi.
La FGTB poursuit la mobilisation et organisera la grève générale le 9 novembre.