Ici se trouve la frontière ! Faites de votre lieu de travail une zone non violente

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Mieux vaut croiser un ours !

Le sexisme et de la violence fondée sur le genre, la violence dirigée contre une femme parce qu'elle est une femme, la violence qui touche les femmes de manière disproportionnée, les conséquences pour les victimes ou les cibles… toutes ces préoccupations sont plus que jamais dans l’air du temps. Il suffit de penser aux mouvements #metoo, #balancetonporc ou #manvsbear. Ce dernier hashtag, moins connu chez nous, pose une question qui a fait le tour du monde : vous êtes une femme seule dans une forêt, vous préférez croiser un homme ou un ours ? Beaucoup de femmes ont répondu qu'elles préféraient se retrouver face à un ours. Les réponses des femmes du monde entier allaient dans la même direction : si vous êtes attaquée par un ours, personne ne vous demandera si votre jupe était trop courte, si vous avez provoqué l’animal ou si vous avez secrètement apprécié cette agression...

 

Violence et sexisme

La question est bien plus qu’une question symbolique. Les femmes sont régulièrement victimes de violences physiques et la plupart du temps ce sont bien des hommes qui sont les agresseurs. Une femme sur cinq vivant en Belgique (19,1%) déclare avoir été victime d'au moins une forme de violence de la part d'un non-partenaire dès l'âge de 15 ans.

La violence est inacceptable. Elle doit cesser. Nous sommes tous d'accord sur ce point. Mais nous n'entendons pas tous la même chose par « violence ». Les commentaires sexistes sont également blessants, hostiles et émotionnellement violents. Souvent, le harcèlement précède l'agression. 

Le problème est largement sous-estimé. À la question « À quelle fréquence pensez-vous que le harcèlement sexuel se produit sur votre lieu de travail actuel ou sur votre dernier lieu de travail ? », 9 personnes sur 10 répondent « pas très souvent » ou « rarement ». Pourtant, les chiffres réels contredisent cette perception. Une femme sur trois sera victime de harcèlement sexuel au travail au moins une fois dans sa vie. Et près de 8 victimes féminines sur 10 déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel au travail de la part d'un homme ou d'hommes exclusivement. 

 

Ici se trouve la frontière 

Que faire ? Eduquer est vraisemblablement un premier pas dans la bonne direction. Malheureusement, trois travailleurs sur quatre déclarent ne pas avoir reçu de formation sur le harcèlement sexuel au travail. Par exemple, que faire si l'on est témoin d'un acte de harcèlement ? La FGTB estime donc qu'il y a là un point important à travailler. 

Comment identifier les comportements sur le lieu de travail qui sont toxiques ? Notamment grâce à cet instrument de mesure de la violence. Un comportement situé dans la zone verte du compteur de violence est acceptable. À partir du moment où vous entrez dans la zone jaune, il y a un problème. Par exemple, les commentaires sur l'apparence d'une personne constituent un environnement de travail sexiste et potentiellement nocif. Plus la couleur est proche du rouge, plus les faits sont graves et doivent être signalés.

 

Zone non violente

En utilisant le violentomètre, le bon sens et un peu d'empathie, il devrait être possible de faire de n'importe quel lieu de travail une zone non violente. 

Face à une situation que vous jugez sexiste, il est important d'intervenir immédiatement. Si un commentaire ne vous plaît pas, n'ayez pas peur de le dire et demandez à la personne de ne plus répéter ce genre de comportement à votre égard. Si une collègue est victime de sexisme, prenez sa défense. Si la situation est délicate ou compliquée, intervenez en faisant diversion, en changeant le sujet de la conversation ou en soutenant la cible par votre simple présence physique afin de ne pas laisser l'auteur seul avec la victime. 

Si le comportement sexiste persiste, informez-en votre employeur, votre représentant/délégué syndical, le conseiller confidentiel, un membre du Comité pour la prévention et la sécurité au travail et/ou le conseiller en prévention. Vous pouvez également signaler les faits à l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (tél. 0800/12 800 ou remplir ce formulaire de signalement) ou à la FGTB via la hotline discrimination.

 

S'impliquer

 

Source d'information

Tous les chiffres de cet article proviennent de l'étude « Les violences liées au genre en Belgique - Chiffres clés de l’Enquête européenne sur la violence à l’égard des femmes et d’autres formes de violence interpersonnelle (EU-GBV, 2021-2022) »