Élections 2024 : la loi sur les salaires doit être réformée de toute urgence

Il faut en finir avec les rapports catastrophistes sur notre "coût salarial". La loi de 96 (loi sur la norme salariale) se révèle une fois de plus dépassée. Il est urgent de la démanteler pour que les syndicats retrouvent la liberté de négocier de vraies augmentations de salaires.

Le Conseil Central de l'Économie (CCE) a publié aujourd'hui une estimation du "handicap" salarial entre la Belgique et les pays voisins depuis 1996. Il l'estime à 1,8%.

Pour la FGTB, les éléments importants à retenir de l'analyse du CCE sont les suivants:

  • Les rapports sur le dérapage dramatique des coûts salariaux diffusés  au cours des deux dernières années sont complètement exagérés. Il y a deux ans, on prévoyait un "handicap" de plus de 5 % pour les coûts salariaux. Aujourd'hui, il apparaît que ce chiffre est trois fois moins élevé.
  • Les salaires en Belgique se sont adaptés à la hausse des prix un peu plus rapidement que dans les pays voisins au cours des deux dernières années. Dans le même temps, les salaires des pays voisins rattrapent leur retard. Ils s'adaptent plus lentement à l'inflation, mais finalement ils le font aussi. En 2024, la croissance des salaires dans les pays voisins sera nettement supérieure à celle de la Belgique. Ce mouvement se poursuivrait en 2025 et 2026, selon la Banque nationale.
  • Il existe une marge pour des augmentations salariales dans un avenir proche. En effet, le handicap des coûts salariaux calculé selon la loi ne tient pas compte des subsides salariaux ni des réductions de cotisations. Si l'on tient compte de ces éléments, les coûts salariaux belges semblent avoir augmenté de près de 4 % plus lentement depuis 1996 que dans les pays voisins. 
  • Pour le prochain gouvernement, une réforme de la loi de 1996 devrait être une priorité absolue, car le calcul du handicap salarial n'est pas un indicateur fiable de notre compétitivité. Le gouvernement belge a été réprimandé par l'Organisation internationale du travail (OIT) à cause de cette loi.
  • Le pouvoir d'achat des ménage est le premier soutien de  l'économie belge. Dans une période économiquement difficile, la Belgique fait figure d'exception par rapport au reste de la zone euro. L'indexation automatique nous permet de garder la tête hors de l'eau sur le plan économique.