L’attaque gratuite contre la sécurité sociale est à la fois à courte vue et trompeuse
La FGTB réagit vivement aux déclarations de la FEB concernant le prétendu « déficit insoutenable » de la sécurité sociale. Ce déficit ne résulte pas d’une prétendue frénésie de dépenses, mais bien d’un sous-financement structurel, largement imputable à des choix fiscaux et à des exonérations favorisant les employeurs. Il est temps de s’attaquer aux véritables causes de ce déficit au lieu de mettre en péril la protection sociale des travailleurs et des groupes vulnérables.
« Il est logique que les dépenses de sécurité sociale augmentent », déclare Selena Carbonero Fernandez, secrétaire fédérale de la FGTB. « Nous faisons face à une population vieillissante, une réalité démographique connue depuis des décennies. Le problème n’est pas dans les dépenses, mais dans le financement – ou plutôt dans le manque de financement. »
Des cadeaux aux employeurs
La FEB continue de plaider pour l’activation des chômeurs et la réduction des dépenses, tout en restant silencieuse sur les exonérations massives de cotisations patronales et la promotion de statuts alternatives de rémunération comme les emplois flexibles. Ces pratiques contribuent peu à la sécurité sociale et affaiblissent le système. Les employeurs profitent de cadeaux fiscaux tandis que les coûts sont reportés sur la collectivité.
Les employeurs profitent de cadeaux fiscaux tandis que les coûts sont reportés sur la collectivité.
Les exonérations de cotisations patronales dépasseront par exemple 9 milliards d’euros en 2022. Quand on sait que les entreprises bénéficient encore de marges bénéficiaires solides – dépassant 40 % – il est légitime de leur demander de contribuer équitablement au système.
Pourtant, la FEB rejette la responsabilité sur les personnes en difficulté. L’augmentation des coûts liés aux maladies de longue durée est un point régulièrement souligné. En agissant ainsi, la FEB élude ses responsabilités et rejette l’entière responsabilité sur la sécurité sociale. Cette attitude est trompeuse.
« Nous devons analyser de manière objective les raisons pour lesquelles certaines dépenses augmentent », affirme Carbonero Fernandez. « Les maladies de longue durée doivent être combattues de manière préventive, ce qui passe par une organisation du travail différente et plus saine. Les employeurs ont ici une grande responsabilité. La pression au travail ne cesse d’augmenter, les cas d’épuisement professionnel se multiplient et la flexibilisation du travail est allée trop loin. »
Carbonero Fernandez attire également l’attention sur les prix excessifs des médicaments. L’industrie pharmaceutique fait grimper les coûts, au détriment des patients et de la sécurité sociale. Il s’agit d’un problème fondamental dont les employeurs préfèrent ne pas parler.
Un investissement, pas un coût
La FGTB n’acceptera jamais la suppression progressive de la protection sociale. « Nous nous opposerons à toute tentative de diminuer les prestations ou de s’attaquer à la sécurité sociale dans son ensemble », insiste Carbonero Fernandez. « La sécurité sociale n’est pas un coût, mais un investissement dans la solidarité et la prospérité. Les employeurs devraient en être davantage conscients. »
Il est temps d’aborder sérieusement la question du financement structurel : instaurer des cotisations patronales équitables, mettre fin aux formes alternatives de rémunération et mieux prévenir les maladies de longue durée.
La FGTB invite les employeurs à défendre la Sécurité Sociale au lieu d’essayer de la démanteler. Il est temps d’aborder sérieusement la question du financement structurel : instaurer des cotisations patronales équitables, mettre fin aux formes alternatives de rémunération et mieux prévenir les maladies de longue durée. Si la FEB se soucie réellement de l’avenir de la sécurité sociale, cherchons ensemble des solutions justes et durables. La sécurité sociale est une pierre angulaire de notre société. La fragiliser met en danger la solidarité qui est au cœur de notre pays. La FGTB ne transigera pas sur ce point.
Contacte presse : Selena Carbonero Fernandez, 0478 45 13 62