Nous n’accepterons pas de blocage des salaires

28 novembre 2018
Presse

L’Organisation internationale du Travail a calculé que les travailleurs belges avaient perdu 2,3% de pouvoir d’achat au cours des trois dernières années. Le saut d’index, de faibles augmentations salariales, une augmentation des accises et le démantèlement d’équipements publics cruciaux comme les transports publics, ont érodé les revenus des ménages. La FGTB exige une augmentation sérieuse du pouvoir d’achat et voit à cet égard un rôle important pour la concertation sociale.

Du nord au sud du pays, le manque de pouvoir d’achat, la hausse des prix de l’énergie et une mobilité de plus en plus compliquée provoquent un mécontentement qui se répand comme une tache d’huile. Dans le même temps, les entreprises sont servies au doigt et à l’œil. Pensons à la diminution des cotisations patronales à l’ONSS et à la diminution de l’impôt des sociétés.

Une loi salariale contraire à la réalité

Une application pure et dure de la loi sur la compétitivité pourrait se traduire par un blocage complet des salaires pendant les 2 années à venir. C’est ce qu’indiquent les premiers chiffres du Conseil Central de l’Economie. Les travailleurs ne pourront l’accepter, à juste titre, surtout dans un contexte où les entreprises enregistrent des bénéfices records depuis deux ans déjà. Redoutant une nouvelle crise, ces entreprises semblent vouloir moins investir. Mais s’attaquer, à nouveau,  directement au pouvoir d’achat des citoyens conduira à une dégradation économique et sociale.

La nouvelle mouture de la loi sur la formation des salaires empêche dans tous les cas de répondre sérieusement aux aspirations légitimes d’une grande partie de la population concernant le pouvoir d’achat.

Nous exigeons une réelle augmentation des salaires

La FGTB souligne que depuis 1996, les salaires belges accusent un retard de 12% par rapport à la hausse de la productivité Pour le syndicat socialiste, les salaires doivent pouvoir augmenter de la même façon que la productivité et que le coût de la vie. Il s’agit là d’une revendication prioritaire que la FGTB mettra sur la table lors des prochaines négociations salariales (AIP). La FGTB souhaite, pour les 2 années à venir, la conclusion d’un Accord Interprofessionnel avec un volet salarial significatif qui puisse garantir la solidarité et la stabilité dans le pays. Le Gouvernement et les employeurs doivent maintenant comprendre que ce carcan salarial est intenable. 

Nous appelons les employeurs à prendre leurs responsabilités et à travailler en concertation avec les organisations syndicales à la recherche de solutions visant à améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs au travers de la conclusion d’accords à tous les niveaux. Sans réponses appropriées et à la hauteur des aspirations d’une grande partie des citoyens, la paix sociale pourrait être menacée. Enfin, nous demandons que le gouvernement crée au moins les conditions nécessaires permettant la conclusion de tels accords sociaux.