‘Global Rights Index’ de la CSI - édition 2024

Global Rights Index

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L’indice CSI (‘Global Rights Index’) présente l’état, dans le monde entier, des droits et libertés fondamentaux des travailleurs et des travailleuses. Comme chaque année, la Confédération syndicale internationale (CSI) a présenté son rapport annuel lors de la conférence internationale du travail qui s’est tenue en juin dernier.

Et le constat est amer. Depuis sa création il y a 11 ans, l’indice ne cesse de montrer un recul des droits des travailleurs et des travailleuses et des libertés syndicales dans toutes les régions du monde. Et donc montre aussi un recul général de la démocratie.

En voici les principales constatations :

  • Près de neuf pays sur dix (87%) ne respectent pas le droit de grève.

  • Huit pays sur 10 (79%) violent le droit à la négociation collective.

  • 65 pays sur les 151 pays que compte l’étude ont enfreint le droit à la liberté d’expression et de réunion.

  • Des travailleurs et travailleuses ont été arrêtés et détenus dans 74 pays.

  • Des travailleurs et travailleuses ont subis des violences dans 44 pays.

  • 22 syndicalistes ont été assassinés. Et ces assassinats ont eu lieu au Bangladesh, en Colombie, au Guatemala, au Honduras, aux Philippines et en Corée du Sud.

  • Les dix pires pays pour les travailleurs et les travailleuses sont actuellement le Bangladesh, le Bélarus, l’Équateur, l’Égypte, l’Eswatini, le Guatemala, le Myanmar, les Philippines, la Tunisie et la Turquie.

  • Même si son point de départ était meilleur que dans les autres régions, l’Europe est la région qui a connu le recul le plus important. 

  • Après avoir régressé en quelques années de la catégorie 1 (violations sporadiques des droits) à la catégorie 3 (violation régulière des droits), la Belgique se maintient dans cette catégorie peu glorieuse. 

  • Comme l’indique la CSI, « La criminalisation des grèves et la stigmatisation des grévistes en Belgique et en France, conjuguées à une définition excessivement étendue des services essentiels en vue de restreindre ou d’interdire les grèves en Albanie, en Hongrie, en Moldavie, au Monténégro et au Royaume-Uni, ont contribué à la détérioration générale de la situation dans la région. »

Le rapport de cette année représente donc un nouveau signal d’alarme quant à la poursuite de la réduction de l’espace des libertés et des droits dans le monde. Les droits des travailleurs et travailleuses et les libertés syndicales ne font pas exception à cette tendance. Et la multiplication et l’enlisement des conflits violents dans le monde ne vont certainement pas contribuer à améliorer la situation dans les prochaines années. Plus que jamais, il convient de se rappeler le message de l’Organisation internationale du travail, selon lequel « une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la justice sociale ». Et qui dit justice sociale, dit défense des droits des travailleurs et travailleuses et dit combat pour les libertés et la démocratie. 

Le rapport est disponible en français et en anglais et il est également possible de faire une recherche par pays.

Auteur : rafael.lamas@fgtb.be