Salaire minimum : Les employeurs restent sourds aux attentes des travailleurs
Aujourd'hui, le projet de Convention Collective de Travail (CCT) prévoyant une augmentation du salaire minimum interprofessionnel de 1,1% a été déposée au sein du CNT. La FGTB refuse de signer et de céder ! En effet, après le rejet de l’AIP, il était prévu que les interlocuteurs sociaux se réuniraient fréquemment afin de trouver des pistes permettant une augmentation substantielle du salaire minimum. Malheureusement, nous devons constater que malgré un climat serein et constructif, certains se précipitent et souhaiteraient nous mettre le couteau sous la gorge. Pour Robert Vertenueil, président de la FGTB « malgré la chaleur, il faut garder son sang-froid et continuer à négocier pour le bien-être de l’ensemble des travailleurs. Alors que le monde politique fait preuve de toute son inefficacité, nous avons un devoir de réussite ».
Pour rappel, dès le départ, la FGTB a clairement indiqué que nous ne nous contenterions pas d’une faible augmentation correspondant à peine à 0,10 cent/heure ! À cet égard, les militants de la FGTB avaient majoritairement rejeté le projet d'AIP car il ne prévoyait qu’une augmentation minime de la rémunération, notamment en ce qui concerne le salaire minimum.
En effet, l’augmentation de 1,1% du salaire minimum, fixé actuellement à un peu moins de 10€/heure correspondrait à une augmentation de quelques centimes. Cette faible augmentation relève de l’indécence voire du mépris à l’égard des travailleurs. Le projet d'AIP a ensuite été partiellement mis en œuvre via d’une part le gouvernement (la norme salariale), et d’autre part par les interlocuteurs sociaux au travers des conventions collectives sur des aspects sur lesquels il existait un consensus (tels que les prépensions ou encore les emplois fins de carrière). Il avait également été convenu qu'un groupe de travail du CNT-CCE ferait des propositions à court terme en vue d'une augmentation substantielle du salaire minimum interprofessionnel.
Le groupe de travail s'est réuni à plusieurs reprises dans un climat constructif et serein. Il a été demandé à l'Office national de la sécurité sociale de calculer l'impact de différents scénarios envisagés. La FGTB contribuant à l’élaboration de solutions concrètes permettant de rencontrer les attentes des travailleurs et les désidératas des organisations patronales. Malheureusement, le climat s’est brusquement réchauffé ! Les employeurs ne voulant pas s'engager pour le moment et exigeant même un nouveau cadeau fiscal permettant non pas de répondre aux attentes des travailleurs à bas salaire, mais s’apparentant à une énième réduction de cotisation sociale.
La FGTB regrette qu’in fine aucune mesure concrète ne puisse être prise pour le moment. La FGTB constate que ce qui semble possible au niveau sectoriel (voir divers accords (protocoles)), en particulier une augmentation du secteur du salaire minimum, n’est actuellement pas possible au niveau interprofessionnel avec l’Unizo ou encore la FEB.
La FGTB plaide pour que les discussions et négociations reprennent dans un cadre serein dans l’objectif d’aboutir rapidement à des solutions concrètes permettant de répondre aux attentes légitimes de milliers de travailleurs. Ceci afin de permettre une augmentation substantielle du salaire minimum interprofessionnel pour plus de 60 000 employés.
Dans le même temps, la FGTB poursuivra la sensibilisation de l’opinion publique et plaidera pour l’adoption de mesures concrètes permettant de porter le salaire minimum à 14 euros de l’heure (2.300€/mois).