La proposition Muylle trop limitée pour les différentes formes de familles.

La ministre de l’Emploi, Nathalie Muylle, a proposé ce matin la mise en place d’un congé parental corona pour les familles monoparentales.

La FGTB se réjouit que pour la première fois, après plus de 6 semaines de crise, la ministre porte une attention à la problématique de la combinaison entre vie professionnelle et vie familiale pour les parents en télétravail. Cependant, la FGTB estime que la proposition est trop limitée et oublie différentes formes de structures familiales. En effet, les familles monoparentales constituent un groupe cible particulièrement touché par la crise, il importait donc d’envoyer un message spécifique, mais on ne peut oublier les autres parents.

Qu’en est-il des familles avec enfants ayant des troubles de l’apprentissage ou de développement, pour lesquels les institutions ont été fermées et le soutien supprimé ? Qu’en est-il encore des familles où l’un des parents travaille à l’extérieur alors que le conjoint doit rester au domicile pour télétravailler ? Qu’en est-il toujours des situations nombreuses où les deux parents télétravaillent avec de jeunes enfants sans avoir la moindre possibilité d’adapter leur temps de travail ou leur charge de travail ?

Le travail à domicile avec enfant doit être une priorité politique. L’adoption de mesures de soutien aux parents visant à les soutenir en cas de fermeture des écoles est considérée comme essentielle dans la littérature internationale, entre autres, de l’OCDE. Comme d’ailleurs l’adoption de mesures concernant le chômage temporaire, la mise en place d’une assurance maladie adéquate , le soutien aux entreprises, etc…

Cette problématique deviendra d’ailleurs encore plus prégnante dans les jours à venir avec la perspective d’un redémarrage progressif. Ainsi, selon toute vraisemblance, les écoles ne rouvriront pas complètement le 3 mai tandis que de plus en plus de parents-travailleurs devront reprendre le travail. Le parent amené à continuer le télétravail se retrouvera donc seul.

De nombreux parents doivent prendre leurs congés (payés ou non payés) ou retomber sur le congé parental faiblement rémunéré. Ils se retrouvent (ou se retrouveront un peu plus tard au cours de l’année) ainsi dans une situation problématique sur le plan financier ou pratique.

La FGTB demande de toute urgence:

  • Un congé parental spécial et flexible permettant de faire la transition. Il s’agira d’un congé d’un mois pour les familles monoparentales, pour les travailleurs qui ont des enfants de moins de 12 ans ou des enfants ayant besoin de soins. Il devra être pris en 2020 et permettra d’obtenir des allocations majorées pour démocratiser le droit. À cet égard, nous renvoyons au niveau du droit passerelle prévu pour les indépendants (voir ci-dessous).
  • Des accords spécifiques sur un ensemble de tâches ou la durée de travail pour les parents de jeunes enfants doivent être conclus, en concertation avec le conseil d’entreprise.

 

 

(simple congé parental)

cohabitant

1291 euros

750 euros

Charge de famille (y compris les familles monoparentales)

1614 euros

1233,5 euros

 

Sans adaptation et mesure, les femmes seront à nouveau les premières victimes et perdront leur emploi en raison du manque de soutien du Gouvernement.  Un gouvernement qui n’est pas seulement responsable de son économie, mais aussi et surtout de ses citoyens.