Massacre de Melilla // La FGTB dénonce les politiques migratoires criminelles

30 juin 2022
Actualité

Vendredi 24 juin, au moins 37 migrants ont été les victimes d’une politique migratoire barbare. Étouffés et écrasés contre les grilles de la frontière hispano-marocaine, frappés par la police, ces personnes pour la plupart venues du Soudan et du Sud-Soudan, sont mortes aux portes de l’Europe. Lundi, ce sont 46 corps de migrants qui ont été découverts dans un camion au Texas.

Près de 2000 migrants issus d’Afrique subsaharienne ont tenté de passer la frontière entre l’Afrique et l’Europe, à Melilla, enclave espagnole au Maroc. La répression des autorités marocaines, protégeant, selon une collaboration entre les deux pays, la frontière espagnole, a mené au chaos. Les coups de bâtons et l’usage de gaz lacrymogène a provoqué des bousculades au pied des hauts grillages qui jalonnent la frontière. Des dizaines de migrants ont été blessés et au moins 39 d’entre eux ont trouvé la mort, parfois laissés agonisants sous un soleil de plomb plusieurs heures durant, sous le regard indifférent des forces de l’ordre marocaines et espagnoles, sans que les secours nécessaires ne leur soient procurés.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a qualifié la tentative de passage de la frontière par les migrants d’ « attaque contre l’intégrité territoriale » et a pointé la responsabilité du trafic d’êtres humains. La réalité est tout autre. Les migrants, survivant dans des campements de fortune et privés depuis plusieurs jours de l’accès aux commerces avoisinants, n’avaient plus l’accès à l’eau et à la nourriture. Dans ces conditions, le manque de tout a fait place à la nécessité de tenter le tout pour le tout pour passer de l’autre côté de la frontière.

La FGTB condamne fermement cette répression cruelle et dénonce des politiques migratoires inhumaines. Les flux migratoires, qui ne cesseront de s’amplifier, ne sont pas un fléau mais des histoires d’hommes, de femmes, d’enfants qui quittent ou fuient une situation devenue invivable.

Presque un an après la grève de la faim menée par les sans-papiers à l’Eglise du Béguinage (Bruxelles) et le mépris avec lequel les grévistes ont été traités par le gouvernement, la FGTB réitère sa demande d’une politique migratoire humaine, avec des critères de régularisation clairs et permanents.