Le gouvernement cherche 2 milliards pour boucler le budget. Alors... soyons de bons comptes !

06 octobre 2021
Presse

Ironie de l’agenda, le conclave budgétaire se déroule au moment où éclate un énième scandale de fraude fiscale, les Pandora papers. Selon le Premier ministre De Croo, le gouvernement belge cherche 2 milliards d’euros pour équilibrer son budget. Il évoque des mesures d’économie (encore !) sur les services publics… Dans le même temps, l’opinion publique apprend qu’une caste de fraudeurs en col blanc escroque – il n’y a pas d’autres mots – l’État.

Cette pratique a pour conséquence d’empêcher les autorités de mener les politiques économiques et sociales dont la population a besoin. À l’heure de faire les comptes, personne ne comprendrait que le simple contribuable, le travailleur, la travailleuse, doive combler le manque à gagner causé par les incivilités de quelque 1200 nantis.

La FGTB n’acceptera aucune mesure d’austérité qui pèse sur le budget des ménages. L’hiver est à nos portes et, aujourd’hui, on annonce encore une nouvelle flambée du cours du gaz naturel (+190 % en 6 semaines). La précarité énergétique est déjà une réalité en Belgique. Il faut absolument endiguer la catastrophe sociale qui se présente.

La FGTB refuse que le conclave budgétaire serve de prétexte à de nouvelles attaques sur le droit du travail ou les allocations sociales. La relance économique repose sur les investissements publics et la consommation intérieure (les salaires et revenus de remplacement). Ce sont les ménages qu’il faut protéger. Pas les fraudeurs du fisc !

Nous rappelons l’urgence de diminuer la TVA de 21 % à 6 % sur les prix de l’énergie et d’élargir le dispositif des tarifs sociaux. Tant qu'aucune mesure structurelle n'aura été prise, les tarifs sociaux tels qu'ils ont été fixés au début de la crise sanitaire doivent être maintenus. Cela va de pair avec la nécessité de redonner de l’oxygène aux salaires (et de modifier la loi sur la norme salariale). Pour boucler son budget et tous ceux à venir, le gouvernement doit impérativement modifier sa politique d’octroi de subsides aux entreprises et renforcer les moyens de l’administration fiscale et de la justice. En effet, un inspecteur des finances à qui l’on donne les moyens de faire son travail rapporte de l’argent à l’Etat.

Si le gouvernement baisse les bras devant l’évasion fiscale, il démissionne de son rôle politique.