L’accessibilité des soins devient une priorité

Publié le
Le 5 mai, le Conseil général de l’INAMI où siègent les interlocuteurs sociaux, les mutualités et les représentants gouvernementaux avec voix délibérative, est parvenu à un consensus pour faire de l’accessibilité des soins l’un des trois objectifs prioritaires en matière de santé pour cette législature.
En Belgique, certaines personnes doivent encore reporter des soins pour des raisons financières. Cela s’explique notamment par le montant relativement élevé que les patients doivent payer eux-mêmes. L’étude de l’OCDE Health at a glance 2024 montre qu’en Belgique, les patients financent 20% des dépenses de santé « de leur propre poche », contre une moyenne de 15% dans l’UE. Cette part est deux fois plus élevée en Belgique que dans nos pays voisins : 10% aux Pays-Bas, 9% en France et 12% en Allemagne. Ces dépenses propres élevées sont entre autres la conséquence de suppléments élevés facturés par les prestataires de soins non-conventionnés.
Durant la précédente législature, le ministre Vandenbroucke avait déjà mis l’accent sur l’accessibilité des soins de santé, notamment avec une interdiction de facturer des suppléments pour les patients bénéficiant d’une intervention majorée. Il s’était heurté à la vive opposition de certaines organisations de médecins. Le ministre Vandenbroucke souhaite poursuivre sur sa lancée durant cette législature, avec une nouvelle limitation des suppléments. Certaines organisations médicales mettent cependant à nouveau fortement la pression pour restreindre l’accessibilité financière des soins, notamment par une augmentation du plafond du ticket modérateur.
C’est pourquoi, la FGTB s’est battue, avec succès, pour la reconnaissance de l’accessibilité des soins comme un des trois objectifs prioritaires en matière de santé. La FGTB suivra de près l’opérationnalisation de cet objectif de santé qui est prioritaire.
Auteur: niels.morsink@fgtb.be