Deux journées d’étude sur la réintégration des malades de longue durée à la veille d’une grande réforme

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Avec deux matinées d'étude, le 31 janvier 2025 et le 18 mars 2025, la FGTB fédérale souhaitait faire la lumière sur les réglementations fragmentées et complexes en matière de réintégration, en nous concentrant sur les dernières modifications et évolutions. 

La Belgique compte plus d'un demi-million de travailleurs en maladie de longue durée. En moins de 20 ans, le nombre de personnes en incapacité de travail pendant au moins un an a doublé. Les causes sont multiples, mais elles sont principalement liées au travail « qui rend trop souvent malade ». Les troubles musculo-squelettiques (TMS) et les problèmes d'ordre psychologique (stress, burn-out et dépression) sont les 2 causes principales. La réintégration des malades de longue durée est et reste donc plus que d’actualité. 

Inégalités sociales et de genre face à la maladie de longue durée

Les malades de longue durée ne forment pas un groupe homogène. Le taux d’invalidité chez les femmes est presque deux fois plus élevé que chez les hommes et il augmente plus rapidement. Un point qui est peu documenté est celui de la « dimension de classe », à savoir que près d’1 ouvrière sur 5 est en maladie de longue durée, alors que pour l’ensemble des salariés, ce pourcentage est de 11%. 

 

La plus forte augmentation du nombre d’invalides concerne la catégorie d’âge des 60-64 ans. Dans ce groupe, le taux d’invalidité est 3 fois plus élevé que pour l’ensemble des travailleurs. A cet âge, certains travailleurs sont tout simplement « épuisés ». 

 

En effet, ce n’est pas parce que l’âge moyen augmente que nous restons tous en aussi bonne santé. Une étude de Solidaris indique que 26% des personnes à bas revenus ne vivent pas jusqu’à l’âge de la pension contre 13% seulement pour les revenus les plus élevés.

Vers une réintégration plus solidaire : dépasser la logique de culpabilisation

Le nouvel Accord de coalition traite toutefois les malades comme des chômeurs alors que la priorité pour les malades de longue durée est de guérir et d’essayer de mener une vie digne, en dépit de leur maladie. Ceux qui le peuvent et le souhaitent doivent être encouragés à reprendre le travail à temps partiel. 

Malgré les mesures prévues dans l’Accord de coalition, la FGTB souhaite proposer une alternative et elle entend continuer à défendre ses positions et ses valeurs. 

Durant la première matinée d’étude, nous avons fait  la lumière sur les réglementations fragmentées et complexes en matière de réintégration, en nous concentrant sur les dernières modifications et évolutions. Des orateurs externes de l’INAMI et de l’ONEM ont également expliqué la réglementation sur le retour au travail ainsi que les aspects financiers de la réintégration.

Sur la base de ces connaissances, nous avons entamé une discussion (plus large) durant la deuxième journée d’étude sur la politique collective de réintégration à l’égard des malades de longue durée et sur les éléments qui doivent faire partie d’un TRI  3.0 qui sera couronné de succès et plus solidaire. A cet égard, nous nous sommes penchés sur le travail des interlocuteurs sociaux au niveau interprofessionnel dans le cadre duquel la FGTB a été impliquée activement dans plusieurs initiatives autour de la réintégration des malades de longue durée. Ceci englobe notamment le travail de nos collègues au CNT, au CSPPT et au Comité de gestion de l’INAMI. Parallèlement, nous avons également pu solliciter nos collègues des Interrégionales et deux médecins (conseiller en prévention-médecin du travail de Cohezio ainsi que le médecin-conseil de Solidaris) qui sont venus exposer leur expérience professionnelle et leur vision de la réintégration. Des témoignages inspirant du terrain nous ont également aidés à développer de nouvelles idées pour l’application d’une politique collective de réintégration en pratique.  

Une mobilisation collective pour une réintégration digne et respectueuse

Après ces deux journées d’études enrichissantes, avec une participation active, nous ne pouvons que conclure que la FGTB continue à œuvrer avec toujours autant d’enthousiasme et de détermination à une réintégration de qualité et respectueuse des malades de longue durée. Nous continuons à nous battre sans relâche pour les droits des travailleurs et de façon plus large pour les droits de tous à un environnement de travail et de vie plus sain, pour le respect de la vie privée et des besoins individuels de chacun, pour une approche collective, solidaire et multidisciplinaire de la problématique de la santé, qui intègre également du travail sur mesure. 

Les avis exprimés, les informations et le feed-back fourni seront autant d’éléments que nous utiliserons dans notre travail interne et dans les activités au niveau interprofessionnel.

L’enregistrement de la première journée d’étude (la 2ème journée n’a pas été enregistrée) et tous les slides sont disponibles et peuvent être obtenus auprès de :

Auteur :  Anna.Makhova@abvv.be