Travailler quand il fait chaud (ou pas)

05 août 2020
Actualité

Réchauffement climatique oblige, les épisodes de canicule se multiplient. Travailler quand il fait chaud n’est plus rare dans nos contrées nordiques. Mais notre thermomètre domestique, qu’il soit à mercure ou électronique, n’est pas le même que celui qui mesure la température supportable pour les travailleurs. Et tant que la limite n’est pas dépassée, il faut travailler. Mais pas à n’importe quelles conditions. L’employeur a certaines obligations pour préserver la santé des travailleurs.

Quelle sont les températures au‑delà desquelles il faut protéger les travailleurs ?

Il faut d’abord savoir que l’on n’utilise pas un thermomètre ordinaire. Selon la loi, la chaleur excessive d’origine climatique est mesurée à l’aide d’un thermomètre-globe mouillé qui prend en compte la chaleur, l’humidité et la température de l’air. La différence peut être importante : une température de 40° mesurée avec un thermomètre ordinaire correspond à 30° avec un thermomètre-globe.

Les valeurs maximales d’exposition à la chaleur dépendent aussi de la pénibilité du travail :

• t° > 18° C pour des travaux très lourds (dans la construction, par exemple) ;

• t° > 22° C pour des travaux lourds ;

• t° > 26° C pour des travaux moyennement lourds ;

• t° > 29° C pour les travaux légers (travaux de bureau, par exemple).

Qu’est-ce qu’un travail lourd ou léger ?

• Le travail physique très lourd comprend : le bêchage en profondeur et l’excavation, le fait de monter sur des échelles et de monter les escaliers, …

• Le travail physique lourd comprend : le bêchage, le sciage à la main, le rabotage, le fait de pousser et de tirer des brouettes, …

• Le travail physique moyennement lourd comprend : la menuiserie, la conduite d’un tracteur, …

• Le travail physique léger comprend : le travail de secrétariat, la conduite d’une voiture, …

Quelles mesures l’employeur doit-il prendre si ces valeurs sont dépassées ?

Il va de soi que le travailleurs doit de son côté adapter sa tenue vestimentaire pour se protéger de la chaleur. Mais l’employeur est tenu pour sa part de prendre des mesures de protections :

• protéger les travailleurs des rayons directs du soleil (volets, stores, etc.) ;

• fournir des boissons rafraîchissantes ;

• installer des équipements de ventilation artificielle ;

• instaurer des temps de repos, si le dépassement dure plus de 48h.

En général, les employeurs n’attendent pas de disposer des résultats de mesures pointues pour prendre leurs dispositions. C’est le cas dans la construction où les travailleurs sont particulièrement exposés. Ainsi, 84 % des entreprises de construction avancent leurs horaires de travail. En outre, 35 % des entreprises indiquent commencer et terminer systématiquement les travaux plus tôt pendant les mois d’été.

La plupart des entreprises de construction prennent également des mesures supplémentaires pour rendre le travail plus supportable. Ainsi, 94 % d’entre elles proposent des boissons gratuites, 72 % augmentent le nombre de pauses et 71 % permettent un rythme de travail moins soutenu.

Au pire, l’entreprise peut aussi avoir recours au chômage temporaire par journée entière.

Des concentrations élevées en ozone se manifestent souvent lors des grandes chaleurs persistantes. La réglementation du travail ne reprend aucune disposition particulière sur la protection contre l’ozone d’origine climatique. Cependant, cela ne signifie pas qu’aucune mesure ne doit être prise en cas d’alerte lancée par les pouvoirs publics.

L’exposition à l’ozone d’origine climatique doit être considérée comme un risque du travail contre lequel il convient de prendre des mesures préventives. Parce que la concentration d’ozone à l’intérieur est beaucoup plus basse qu’à l’extérieur, ces mesures doivent principalement être axées sur les travailleurs qui travaillent en plein air.