Grève de la faim des sans-papiers : faudra-t-il un mort?

Faudra-t-il un mort, ou même plusieurs, pour que le Gouvernement change enfin de politique migratoire?  Une politique que tout accuse : les parcours de vie, les réalités socio-économiques du Sud et du Nord, et surtout une nécessité de vivre ensemble sans opposer les uns aux autres. Car les uns ont besoin des autres.
 
Le Gouvernement se réveillera-t-il avant que quelqu’un meure au Béguinage ?
 
Surréaliste jusqu’au bout ! Pour faire face aux métiers en pénurie, le gouvernement est prêt à recruter des travailleurs et travailleuses dans des pays du Sud, moyennant une procédure de « permis unique ». Par contre, il refuse toujours d’établir des critères de régularisation clairs pour 150.000 personnes qui vivent déjà sur le territoire belge depuis des années, et dont les enfants sont déjà à l’école ici. Parmi eux/elles : des ouvriers de la construction, des travailleurs et travailleuses de l’Horeca, du secteur des soins aux personnes, du nettoyage… qui sont obligés de travailler au noir, donc d’alimenter le dumping social. Où est la logique ? Fédérations d'employeurs et syndicats demandent que les personnes sans papiers aient accès au permis unique.
 
Depuis plusieurs années, la FGTB et d’autres associations demandent de :
•   Fixer des critères clairs  et objectifs de régularisation individuelle et leur inscription dans la loi.
•   Créer une commission de régularisation indépendante et lui confier l’examen des demandes.
•   Faire respecter les droits fondamentaux en accordant une attention particulière aux droits des enfants sans-papiers.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, des femmes et des hommes se trouvent en danger de mort, parce la grève de la faim est pour eux, pour elles, l’ultime moyen de faire respecter leurs droits fondamentaux : vivre dignement et en sécurité, assurer un avenir à leurs enfants, travailler en toute légalité.
 
Aujourd'hui, nous publions ce message par voie de presse, car nous n’avons pas reçu la moindre réponse au courrier que nous avons envoyé au PS, à VOORUIT, à ECOLO et à GROEN, le vendredi 2 juillet. Pas la moindre réponse, de la part de ceux qui devraient être les relais de nos positions. 
Pour seules réponses à nos interpellations, nous avons eu droit, syndicats et monde associatif, à des non-arguments du type « ce n’est pas moi c’est l’autre » ou à des retranchements derrière les termes de l’accord de gouvernement. 
 
L'accord de gouvernement pèsera bien peu de chose si un décès devait survenir. Nous demandons aux partis progressistes de la majorité d’agir de toute urgence pour que soit convoquée une Conférence interministérielle (CIM) sur une procédure de régularisation des sans-papiers avant les vacances parlementaires. Pour sortir par le haut de cette situation qui court au drame.

Un rassemblement de solidarité avec les sans-papiers aura lieu ce dimanche 11 juillet à 14h, devant l’église du Béguinage à Bruxelles.