Ensemble pour protéger nos libertés syndicales
Ce jeudi 28 juin, près de 1.000 délégués de la FGTB se sont rassemblés à Bruxelles à l’occasion d’une concentration de militants sur les libertés syndicales et le droit d’action collective.
Cette concentration a été organisée par la FGTB en raison des attaques massives et incessantes du patronat et des politiques de droite envers les délégués et plus largement envers les droits syndicaux et libertés syndicales.
Pour la FGTB, les droits syndicaux et libertés syndicales, ainsi que la capacité de s’indigner, de mener des actions collectives et de protester sont consubstantiels au fonctionnement correct et juste d’une démocratie. Malheureusement la FGTB constate que ces libertés s’érodent et se disloquent au fil du temps.
Au niveau des entreprises, l’ensemble des témoignages et récits des représentants des travailleurs ont été dans le même sens. Ils assistent à une véritable offensive du monde patronal contre leur liberté d’expression et d’action et leur mission de représentation des intérêts des travailleurs. Pressions, menaces ou sanctions disproportionnées et injustes, voilà ce à quoi sont exposés quotidiennement nos délégués. Ainsi, ceux qui s’emploient quotidiennement à défendre les intérêts des travailleurs dans les organes de concertation sont aujourd’hui bien souvent mis sur le banc des accusés alors qu’ils ne font que veiller à remplir leurs missions syndicales, c’est-à-dire veiller à la santé et à la sécurité des travailleurs, protéger les travailleurs contre les décisions arbitraires, négocier une juste répartition des richesses créées.
La FGTB a fait parvenir ses revendications aux dirigeants de la FEB.
Au niveau politique également, toutes et tous s’indignent de l’acharnement de ce gouvernement envers les organisations syndicales et particulièrement envers la FGTB. Les décisions visant à amenuiser la capacité d’action des organisations syndicales sont une entrave méchante au fonctionnement de la démocratie. Les services minimum à la SNCB et dans les prisons sont autant d’entorses au droit de grève et, ce faisant, à la démocratie. Au-delà de ces décisions politiques injustes et inacceptables, la FGTB condamne et regrette les nombreuses attaques et incises verbales injustifiées et déshonorantes des membres de ce gouvernement à l’encontre des organisations syndicales.
Face à ces attaques continues, la FGTB se tient prête à entreprendre toutes les actions nécessaires afin de faire respecter les droits syndicaux et libertés syndicales.
En outre, la FGTB a élaboré une série de propositions crédibles afin de renforcer la défense des intérêts des travailleurs et de sauvegarder les libertés syndicales ainsi que le droit d’action et de contestation syndicales.
La FGTB exige les réformes suivantes :
- Veiller à la représentation de tous les travailleurs en luttant contre le déficit démocratique qui existe dans les PME. Il est impératif de revoir les seuils pour l’installation de CE et de CPPT. Tous les travailleurs ont droit à une représentation et une défense de leurs intérêts !
- Condamner les abus : toute violation de la législation en matière d'information et de consultation doit être sanctionnée de manière effective. Toute forme de pression exercée sur les travailleurs pour qu'ils ne présentent pas leur candidature pour les élections sociales doit être rendue punissable.
- La démocratie n’est pas monnayable ! Les représentants des travailleurs qui sont licenciés abusivement, devraient disposer d'un droit effectif de réintégration. En outre, la protection prévue dans la loi de 1991 doit être appliquée à la délégation syndicale.
- Un organe commun pour les entreprises fortement économiquement dépendantes : Il est impératif de mettre en place un organe de concertation commun spécifique qui puisse intervenir pour les travailleurs de l'entreprise principale, mais aussi pour les travailleurs des entreprises économiquement dépendantes.
- L’exercice des droits fondamentaux ne peut pas être un crime ! Les actions syndicales doivent être explicitement exclues du champ d'application de la législation antiterrorisme, des sanctions administratives communales et de l'ensemble du code pénal.
- Syndicalistes, pas criminels ! Les astreintes et autres formes d'intervention judiciaire n'ont pas leur place dans un conflit collectif de travail. Les procédures unilatérales sans possibilité pour le syndicat de formuler ses propres arguments, sont indignes d'un état de droit et devraient être interdites.
- Place à la concertation et non à l’imposition : seuls les interlocuteurs sociaux eux-mêmes peuvent déterminer comment gérer de manière adéquate les conflits collectifs. Les gouvernements ne doivent pas s'en mêler.
Pour Robert Vertenueil, Président de la FGTB, « la concentration militante était impérative. Les témoignages et récits de nos délégués sont unanimes et sans équivoque. Ils sont victimes d’attaques incessantes et totalement injustes alors qu’ils veillent à la défense des intérêts des travailleurs. Il est temps que cela cesse. Il est temps aussi de s’attaquer aux carences qui empêchent une défense et une représentation des travailleurs. La représentation syndicale dans les PME doit être assurée. Pour moi, tous les travailleurs ont le droit d’être représentés et défendus indépendamment de la structure économique de leur entreprise. »