Les femmes ne sont pas des équilibristes !

08 mars 2018
Actualité

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes la FGTB insiste et souligne que les femmes ne sont pas des équilibristes. Aujourd’hui ce sont encore et toujours majoritairement les femmes qui souffrent de la difficile conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle. Et cela alors qu’elles gagnent en moyenne  20% de moins que les hommes. Vous trouvez ça injuste ?

Nous aussi. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous vous invitons à témoigner et raconter votre histoire sur www.ensemblepourlechangement.be

Car ensemble, nous pouvons faire changer les choses !

Comment ?

Le meilleur moyen d’atteindre un équilibre entre la vie privée et la privée professionnelle est de réduire collectivement le temps de travail. Comme le montre notre Enquête Modern Times 2017, la flexibilité à outrance a atteint ces limites. Il est temps de changer de cap  et de réduire collectivement le temps de travail. Nous ne pouvons pas attendre que les femmes (et les hommes) perdent l’équilibre.

Travailler moins, pour travailler tous et vivre mieux : c’est notre droit !

Flexi-jobs, journées de travail plus longues, plus grande pression au travail… Combien de temps tiendrons-nous encore ? Pour nous, le travail faisable signifie travailler moins longtemps. Ceci permet une meilleure conciliation entre vie privée et professionnelle, met un terme à l’inégalité hommes-femmes et présente l’avantage de permettre à plus de personnes de travailler. Pour concrétiser ceci, nous pensons qu’il convient de prévoir une concertation avec les employeurs. En tout cas, nous avançons déjà la semaine de 4 jours, qui offre le plus d’avantages aux travailleurs. Pour financer la réduction collective du temps de travail, nous demandons au gouvernement de lier les réductions de cotisations patronales à la réduction du temps de travail avec maintien du salaire et embauches compensatoires.

Europe

Après des années d’attentes, les progressistes ont obtenu de mettre sur la table une directive favorisant l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Actuellement, cette directive est débattue au sein du Conseil de l’Union européenne. La confédération européenne des syndicats (CES) ensemble avec les syndicats de toutes l’Union européenne considère qu’il s’agit d’une chance unique d’avancer vers  une Europe socialement plus juste.

Actuellement, au niveau européen et dans la plupart des États membres, le cadre juridique reste largement insuffisant et ne répond pas suffisamment aux préoccupations quotidiennes des parents et des aidants proches. Il apparait donc urgent de repenser l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. En outre, cela permettrait de répondre en partie à d’autres défis sociétaux tels que le vieillissement de la population, l’écart salarial entre les hommes et les femmes, l’écart de pension entre hommes et femmes ou encore les inégalités importantes sur le marché du travail.

Pour la FGTB, la responsabilité de trouver un équilibre entre la vie privée te la vie professionnelle ne peut en aucun cas repose sur les seules épaules des femmes. Une partie de la solution  Une partie de la solution pourrait consister à rendre obligatoire le congé de paternité et à développer des structures d'accueil collectives et publiques accessibles pour toutes et tous.

Pour Robert Vertenueil, Secrétaire général de la FGTB : « Nous devons apporter des solutions aux difficultés quotidiennes de nombreux hommes et de nombreuses femmes à concilier leur vie privée et leur vie professionnelle. À cet égard, la nouvelle proposition de directive sur l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle apporte une série de solutions justes et équilibrées. J’invite donc l’Union européenne et les États membres, dont la Belgique, à approuver et appliquer cette directive le plus rapidement possible. »

Dans cette optique, les organisations syndicales belges ont adressé un courrier officiel au ministre de l’emploi Kris Peeters soulignant ensemble la nécessité d’apporter le soutien de la Belgique à cette directive. Pour les organisations syndicales : « Certaines mesures seront particulièrement positives pour toute une série de pays européens, dont la Belgique, telles que le congé payé pour soin, ainsi que le congé parental non transférable et payé au même niveau que les indemnités de maladie. Il faudra aussi s’assurer que ces congés puissent être assimilés dans le cadre du calcul des droits sociaux (pension, chômage,…). Ces mesures feront une vraie différence dans la vie de nombreux Européens. »

Égalité entre les hommes et les femmes

Une plus grande égalité entre les sexes est donc nécessaire. Aujourd’hui, à cause de la combinaison difficile entre le travail et la vie privée, les travailleuses sont bien souvent contraintes de choisir un travail à temps partiel. Dès lors, leurs droits sociaux sont bien souvent diminués et leurs salaires inférieurs à celui des hommes. Cela conduit donc à des pensions largement plus basses que celle des hommes.

Pourtant, il n’y a pas de fatalité ! Au travers de choix politiques plus justes, on peut réduire l’inégalité entre les hommes et les femmes. Comment ?

La FGTB demande des emplois à temps plein et de qualité pour toutes et tous. En outre, les entreprises devraient être obligées de proposer prioritairement les heures supplémentaires disponibles aux travailleurs et travailleuses à temps partiel qui souhaitent augmenter leurs temps de travail. La réforme du congé de paternité et du congé parental est également impérative. Afin que les papas puissent pleinement contribuer à l’éducation de leurs enfants. Enfin, les structures publiques telles que les crèches et les hôpitaux doivent également être refinancées et renforcées.

Services publics – Tout le monde a droit à des services abordables.