Un besoin urgent d’un vrai plan d’aménagement des carrières.

01 octobre 2018
Actualité

Comment faire pour que les travailleurs tiennent le coup au boulot ? Comment rendre le travail plus « faisable » ? Ces questions comptent pour nous. C’est pourquoi, il est grand temps de concrétiser un véritable plan de carrière. Et ce plan doit tenir compte de l’ensemble des carrières.

 

Ces questions sont essentielles. Pourtant, le gouvernement les élude complètement. Pire, il augmente l’âge d’accès à la pension légale, à la pension anticipée et à la pension de survie. Les conditions pour bénéficier du RCC (prépension) et du crédit-temps ont été rendues plus strictes. De plus, l'accent est mis sur : travailler plus dur, plus longtemps, de façon plus flexible. L'espace est laissé pour l’allongement du temps de travail, la flexibilisation selon les desiderata des employeurs, de nouvelles formes d’emplois précaires avec moins de possibilités pour le travailleur d’adapter sa carrière et son temps de travail à ses besoins personnels et à ceux de sa famille.

 

Un travail tenable qui permet un « atterrissage » en douceur avant de profiter de la vie avec une pension décente, voilà ce qui devrait être l’élément crucial d’une bonne politique d’aménagement des carrières. Mais le gouvernement préfère s’attaquer aux emplois de fin de carrière. Il y a seulement dix ans, il était encore possible de réduire son temps de travail dès l’âge de 50 ans. Aujourd’hui, il faut attendre 60 ans.

 

À côté des emplois de fin de carrière et de la pension anticipée, existe un autre système appelé RCC (pour Régime de Chômage avec Complément d’entreprise), l’ancienne « prépension ». Dans plusieurs cas de figure définis par la loi ou par des conventions collectives de travail, le travailleur peut partir plus tôt en RCC (en cas de restructuration par exemple). Il quitte alors l’entreprise en bénéficiant d’une allocation de chômage et d’un complément versé par son entreprise. Le gouvernement Michel veut supprimer ces régimes. Non pas pour protéger les travailleurs âgés du licenciement, mais bien pour rendre ces licenciements moins onéreux. Parce que si l’on supprime le RCC, les entreprises ne devront plus payer de complément.

 

Une vraie gestion des fins de carrière, c’est…

  • Le droit au RCC dès 56 ans en cas de restructuration ou d’entreprise en difficulté ou dès 58 ans dans le cas de carrières longues et pénibles ;

  • Le droit au crédit-temps en fin de carrière (mi-temps ou 1/5e) avec indemnités ONEM à partir de 55 ans ;

  • L'obligation pour un employeur de mettre en place, via la concertation sociale, une politique de fin de carrière adéquate ;

  • Le remplacement maximum des travailleurs âgés qui réduisent leur carrière ou qui entrent dans un système de fin de carrière ;

  • Le droit de prendre une pension anticipée à 62 ans après 42 ans de carrière ;

  • Le droit à une pension anticipée à 60 ans après 35 ans de travail pénible ou après une carrière de 40 ans comprenant 20 ans de travail pénible ;

  • Le droit à une pension minimum décente après 30 ans de travail à mi-temps. Il n’est pas acceptable que les femmes qui travaillent à temps partiel n’aient pas accès à une pension décente.