Formation : il est temps de passer à l’offensive
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La FGTB flamande souhaite lancer une véritable offensive de formation . Quels sont les points de départ et nos revendications ?
Au printemps, les interlocuteurs sociaux au SERV (Conseil socio-économique de la Flandre) appelaient le nouveau gouvernement flamand à s’atteler à une offensive de formation. Nous demandions au nouveau gouvernement flamand de définir, ensemble, une vision stratégique et de la traduire en un programme opérationnel, lié à des investissements nécessaires et durables en capital humain. Nous constatons que l’offensive demandée en matière de formation est reprise dans l’Accord de gouvernement, mais qu’en parallèle, l’ambition est quelque peu étouffée par les mesures d’économies dans le domaine stratégique que constitue le marché de l’emploi.
Concrétisation
En tant que Vlaams ABVV, nous profitons de l’appel commun des interlocuteurs sociaux pour continuer à mener la concertation sur l’apprentissage tout au long de la vie et la concrétiser en des propositions politiques. Si nous trouvons suffisamment de convergences, nous travaillerons à un nouvel accord entre interlocuteurs sociaux et dans une phase ultérieure, à un nouvel accord VESOC.
Revendications
Nous souhaitons avancer des solutions concrètes pour la formation en continu aussi bien des travailleurs que des demandeurs d’emploi. Pour la Vlaams ABVV, il sera question d’une véritable offensive de formation si les revendications suivantes sont rencontrées.
Les syndicats doivent jouer un rôle de levier dans la politique de formation
- Les prévisions de compétences doivent constituer la base d’une vision stratégique de la politique de formation flamande.
Ces prévisions de compétences alimentent la concertation sociale pour définir une offensive de formation réfléchie visant une meilleure adéquation avec le marché du travail et la politique de compétences ; -
Définir une garantie de formation.
Les investissements dans les secteurs doivent être conditionnés et liés à la concertation sociale, contenir, en tout temps, un volet formation et offrir la garantie d’emplois de qualité, aussi bien pour les travailleurs que pour le flux entrant.
La formation doit porter ses fruits : mobilité sociale et davantage de groupes sous-représentés dans la formation.
- Il faut supprimer autant que possible les obstacles pour les travailleurs et les demandeurs d’emplois à obtenir un premier diplôme de l’enseignement (supérieur). Les personnes peu qualifiées qui souhaitent obtenir leur diplôme d’enseignement secondaire par le biais du VDAB, doivent en avoir la possibilité sur la base de leurs aspirations professionnelles individuelles ;
- Il convient d’optimaliser l’orientation vers le marché du travail dans le cadre de formations autour des soft skills, des compétences du 21ème siècle et de la concertation sociale;
- Il faut veiller à ce que, pour les peu qualifiés, le chèque-formation couvre intégralement le coût de formation effectif ;
- Il faut insuffler un véritable élan dans la politique autour de la reconnaissance et de la validation des compétences : plus de trajets de reconnaissance et de validation des compétences, des centres de tests facilement accessibles, des procédures peu onéreuses ;
- Enfin, il convient de développer un encadrement efficace de l’apprentissage sur le lieu de travail pour les adultes.
Aider les travailleurs par des avis et un encadrement. L’accompagnement de carrière est essentiel pour soutenir les transitions que traversent (doivent traverser) les travailleurs
- Supprimer la condition d’ancienneté pour l’accompagnement de carrière ;
- Continuer à développer l’outil de « contrôle des compétences » du VDAB et veiller à ce qu’il aille de pair avec un encadrement face-à-face. Dans les entreprises qui connaissent la concertation sociale, les travailleurs doivent pouvoir faire effectuer un contrôle des compétences par leur délégué/syndicat. Les travailleurs dans les entreprises sans concertation sociale, doivent pouvoir s’adresser à leurs conseillers spécialisés dans le contrôle des compétences ;
- Développer un cadre juridique pour Doorstart et ancrer structurellement le projet 21+21;
-
Réforme des « Werkschakelpunten » (initiatives, en Flandre, soutenant les travailleurs dans leurs transitions professionnelles) afin de leur permettre de guider les transitions de façon proactive, élargir le champ d’action de ces initiatives aux travailleurs occupés dans des emplois précaires. Le VDAB joue un rôle de facilitateur à cet égard, les syndicats quant à eux ont un rôle structurel à jouer.
Les investissements dans la formations doivent être soutenus à part égale
Aussi bien le secteur que le VDAB doivent investir dans la formation pour les apprentis, les demandeurs d’emploi et les travailleurs. Ceci permet
- Un large accès aux formations professionnelles du VDAB ;
- L’entrée de nouveaux travailleurs (apprentis et demandeurs d’emplois);
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Le recyclage des travailleurs à un moindre tarif.
Mieux soutenir les formations intensives
- Augmenter le montant du crédit-formation flamand pour les travailleurs qui suivent un trajet de formation intensif;
- Veiller à ce que le crédit-temps avec motif de « formation » n’ait plus d’effet sur les droits pour le crédit-temps avec motif de « soins ».
Auteur: sarah.lambrecht@vlaamsabvv.be