Décembre est un mois de cadeaux : 1er employé gratuit

19 décembre 2019
Actualité

Pour le premier employé, l’employeur ne paie pas de cotisations sociales sur le salaire. Mais le premier employé n'est-il pas un employé à part entière ?

Dans le salaire versé par l’employeur, une partie est prélevée et destinée à la sécurité sociale (le salaire différé). L’idée est simple : chacun cotise auprès d’un système solidaire afin que tous puissent en bénéficier. En cas de maladie, d’accident de travail, départ à la retraite, chômage, naissance d’un enfant, cette sécurité sociale intervient. Cela se nomme la solidarité.

Pour les patrons, c’est Black Friday tous les mois. Sur le premier emploi qu’ils créent, un exonération totale de cotisation sociale est appliquée sur le salaire du travailleur. Pourtant ce travailleur au cours de sa vie sera confronté à des situations lors desquelles, la sécurité sociale interviendra.

Grosse cerise

Cerise sur le gâteau : cette exonération s'applique à vie ! Cela signifie que la sécurité sociale perdra des revenus tout au long de sa carrière. Soyons clairs. C'est un cadeau aux entreprises. Cela représente des milliers d'euros par an. Les cotisations sociales sont des salaires différés.

L'employeur a également le choix de l'employé qu'il considère comme le "premier employé", pour autant que l'emploi ait lieu entre le début de 2016 et la fin de 2020. Naturellement, l’employé le plus cher, le mieux rémunéré, sera désigné. Une série de manipulation et d’arrangement qui sape le système de sécurité sociale et de solidarité.

Coût

Les conséquences sont claires: en 2019, cette mesure a coûté plus d'un demi-milliard d'euros. C'est un montant hallucinant, surtout à une époque où le gouvernement semble vouloir économiser sur chaque euro. Si la mesure continue d'exister après 2020, le coût annuel passera à 1,1 milliard d'euros d'ici 2024.

Ce système est une fumisterie destinée encore une fois à faire un cadeau aux patrons. Cela coûte à la société et ne garantit aucun emploi. L’action commune socialiste préférerait que cette mesure disparaisse après 2020. Et s'il peut être démontré qu'elle doit être maintenue, il appartient au prochain gouvernement de réformer en profondeur la mesure (réduction temporaire et forfaitaire) et de rechercher un autre source de financement pour couvrir ce coût, couvrir la sécurité sociale.

Pour nous, employés, nous organisons un vendredi noir uniquement une fois par an et bénéficions de réductions substantielles. Pour l'employeur, toutefois, il s'agit du vendredi noir au moins une fois par mois et, de plus, d'une longue carrière. Au détriment de notre sécurité sociale.