Le Journal du Congrès de la CES | jeudi 23 mai 2019

23 mai 2019
Actualité

Parmi les travaux de cette troisième journée de Congrès de la CES, Miranda Ulens a pris la parole pour s'attaquer aux discriminations de genre et le troisième statut, soit la création d'un statut pour les travailleurs indépendants a débattu.

Les femmes en ligne de mire

Avec la droitisation de la politique et de la société, les droits des femmes acquis sont de nouveau remis en question en Europe et bien au-delà. L’émancipation des femmes et l’égalité des genres font partie de ces droits menacés. Des valeurs conservatrices, le racisme, l’homophobie, le sexisme et l’antiféminisme reviennent de plus en plus à la surface. Des modèles de rôle stéréotypés impliquant des femmes au foyer sont de nouveau encouragés, l’avortement et la contraception sont remis en cause, voire même interdits. Avoir plus d’enfants est encouragé fiscalement. Les études de genre sont jugées inutiles, voire même destructrices. Les violences envers les femmes doivent de nouveau être nuancées, car discriminatoires envers les hommes (coupables).

Cette troisième journée de débat a été l’occasion pour Miranda Ulens, secrétaire générale de la FGTB, de prendre la parole sur les discriminations subies par les femmes sur le marché du travail et dans la société en général.

« Depuis que les femmes participent au marché du travail, leur combat contre les discriminations, pour des droits égaux, des emplois décents, un salaire égal, une pension égale… n’a jamais cessé. En tant que syndicat, nous sommes des pionniers en la matière et avons un rôle important à jouer. Nous avons déjà pu réaliser certaines choses, mais le chemin est encore long.

Lorsqu’une crise survient, ce sont toujours les femmes qui sont le plus sévèrement touchées. Les mesures d’austérité imposées par l’Europe l’ont prouvé. En Belgique, l’impact des mesures défavorables aux femmes prises par notre gouvernement des droites s’est bien fait sentir. »

Troisième statut

Lors de ce congrès, la CES concrétise une position déjà prise dans ses instances, d’étendre tous les droits aux « travailleurs indépendants ». Pour la FGTB, il y a toujours eu un accord de principe d’organiser les travailleurs indépendants et qu’ils aient accès à la sécurité sociale, pour autant qu’ils y contribuent évidemment.

La possibilité de négocier collectivement constitue toutefois un problème. Le risque est d’établir, de fait, une nouvelle catégorie de travailleurs qui n’auraient accès qu’à certains droits.

La FGTB a donc adressé quelques points d’attention lors de ce congrès. Pour la FGTB, le risque de créer un « sous-statut » est grand, et avec lui une nouvelle forme de dumping social. Pour notre syndicat, il faudrait plutôt reconnaitre les travailleurs indépendants comme des travailleurs en tant que tels : « Nous devons prendre ce problème à bras le corps et réfléchir aux formes d’affiliation et de défense de ces travailleurs qui ont des besoins spécifiques. Mais il ne faut pas seulement aider ces travailleurs : il faudra s’attaquer aux racines du problème et empêcher la Commission européenne d’aller vers la création de sous-statut de travailleurs. »