Des solutions structurelles doivent être apportées !

23 juillet 2021
Presse

La CSC et la FGTB sont soulagées que les sans-papiers en grève de la faim et de la soif aient pu suspendre leur action.

Cependant, nous déplorons le manque d’ouverture, d’humanisme et de solutions structurelles apportées aux personnes sans-papiers. Les gouvernements successifs se sont continuellement cachés derrière des politiques migratoires indignes d’un Etat de droit. 

L’urgence de la situation, nous la dénonçons depuis longtemps. Il n’est pas normal qu’aucune perspective ne soit donnée à quelque 150.000 personnes qui vivent sur notre territoire depuis des années, qui sont intégrées dans notre tissu social, qui travaillent dans l’économie informelle et qui sont donc exploitées par certains employeurs.

Nous continuons le combat pour toutes ces personnes qui travaillent dans l’ombre, y compris dans les secteurs essentiels ou dans les fonctions en pénurie, sans accès à aucune protection sociale ni sanitaire ! Vous n'en avez vu que 470. Ils sont 150 000 aujourd’hui en Belgique. 

Nous ne sommes pas les seuls à dénoncer cette situation. Ces derniers mois, des centaines de cartes blanches ont plaidé pour une société plus inclusive et solidaire. A cet égard, le rapport d’Olivier De Schutter , rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains, est particulièrement cinglant. En 2021, en Belgique, les droits humains des personnes sans-papiers sont bafoués dans les domaines de l’emploi, l’enseignement, la santé, … 

La CSC et la FGTB réitèrent leur appel à travailler avec les gouvernements fédéral et régionaux pour trouver des réponses dignes et humaines. A ce titre, nous souhaitons rappeler nos revendications :

  • Reconnaissance du Covid-19 comme situation exceptionnelle pour l’obtention d’un permis de séjour temporaire. Compte tenu de la pandémie, un retour dans le pays d’origine est difficile, voire impossible.
  • Reconnaissance de l’exploitation économique : la directive sur les sanctions doit être intégralement transposée. Les sans-papiers peuvent dénoncer leur employeur pour exploitation d’êtres humains mais ils risquent, de ce fait, d’être expulsés. Une protection doit leur être accordée jusqu’à ce que leur plainte ait été traitée.     
  • Réactivation de  la commission interdisciplinaire et indépendante pour les étrangers : cette commission garantit aux personnes qui introduisent leur dossier d’être entendues. 
  • Introduction de critères légaux clairs de régularisation
  • Mise en application du Single Permit : assouplissement du permis unique pour les travailleurs et travailleuses  sans-papiers actifs dans un métier en pénurie ou qui ont une demande de contrat de travail en Belgique. 

La grève de la faim se termine peut-être. Le combat pour les droits humains et la dignité se poursuit. Nous continuons à exiger des solutions durables et structurelles pour tous les sans-papiers présents sur le territoire !