Personne ne devrait être un citoyen de seconde zone

ABVV tegen racisme

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À l'occasion de la Journée internationale contre le racisme, nous nous joignons à un grand nombre de voix de la société civile et du monde culturel pour appeler à la résistance contre l'extrême droite. Découvrez notre carte blanche commune.


Préoccupations et opposition à la montée du racisme

En France, les sondages mettent l’extrême droite à son plus haut score jamais atteint. Dans d'autres pays européens, l'extrême droite est déjà aux commandes. De nombreux citoyens s'inquiètent de la montée du racisme qui l'accompagne. Mais ils s'inquiètent aussi de la façon dont les discours et les propositions de l'extrême droite s’introduisent dans les partis traditionnels et les médias, ce qui met aujourd'hui les droits des citoyens et les associations sous pression.

Heureusement, il y a aussi une prise de conscience et une résistance croissante. En Belgique également, la plateforme "Stand up against racism", une alliance de citoyens, de syndicats et de la société civile, a décidé d'envoyer un signal à l'occasion de la journée internationale contre le racisme et la discrimination. Le dimanche 24 mars, ils se rassembleront lors de la manifestation nationale à Bruxelles, à midi sur la place Albertine: Uni.e.s contre le racisme, pour les droits égaux.

La prise de conscience que ceux qui veulent stopper l'extrême droite doivent se préoccuper de la normalisation de la discrimination et du racisme aujourd'hui est de plus en plus forte. Ceux qui vivent et travaillent ici depuis des générations sont encore trop souvent des citoyens de seconde zone.

Droits fondamentaux

La discrimination prive les personnes issues de l'immigration du droit à un emploi, à une éducation ou à un logement de qualité. Des études montrent qu'à résultats scolaires égaux, les enfants issus de l'immigration sont plus susceptibles d'être orientés vers l'enseignement professionnel ou technique. Dans une demande d'emploi sur six, les candidats sont discriminés sur la base de leur couleur de peau ou de leur origine supposée. Les testings sur le marché locatif ont constaté la discrimination à l'encontre des candidats locataires à maintes reprises. La discrimination est illégale, mais les autorités n'effectuent pratiquement aucun contrôle et le nombre de condamnations se compte sur les doigts d'une main.

N’oublions pas les personnes d'autres nationalités, dont certaines n'ont pas de documents de séjour légaux, qui ne bénéficient même pas des droits fondamentaux les plus élémentaires ni de la protection de notre gouvernement. La crise de l'accueil des réfugiés et les scandales de dumping social le prouvent douloureusement - encore et encore.


Normalisation du discours de haine

L'extrême droite sème activement et délibérément la haine. Cela contribue à la normalisation du discours de haine. Ce qui, à son tour, abaisse le seuil des actes physiques. Des mosquées, des synagogues et des pierres tombales sont endommagées, des individus sont agressés physiquement.

Le racisme et la discrimination divisent notre société en citoyens de première et de deuxième zone. Et ce qui nous divise nous rend plus faibles. Une société et gouvernement qui ne réagissent pas contre le racisme et la discrimination, ouvre la voie à l'extrême droite.


Garantir l'égalité des droits

C'est pourquoi nous voulons un gouvernement qui garantisse l'égalité des droits, qui contrôle proactivement et sanctionne les discriminations. Mais l'égalité des droits n'est possible que s'il y a suffisamment de logements abordables et d'emplois décents pour tout le monde. Sinon, les semeurs de haine auront beau jeu d'attribuer à "l'autre" la responsabilité du déficit.

La manifestation nationale "Uni.e.s contre le racisme" est soutenue par plus de 170 organisations de la société civile et syndicats. La manifestation se terminera par des messages de Thierry Bodson (FGTB) et An Vermorgen (CSC), des témoignages de travailleurs sans papiers, Tokozile Xasa (ambassadrice d'Afrique du Sud), l'activiste palestinien Lema Nazeeh, Ayoub Bouda (Justice Pour Mehdi), Hind El Jadid (poète slam), et des contributions musicales de Frenetik, Miss Angel et d'autres artistes.